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Comment ne pas s’intéresser à un groupe ayant reçu l’aval de Sonic Boom (Spacemen 3), Dean Wareham (Galaxie 500, Luna) et du Brian Jonestown Massacre ? Derrière The Vacant Lots, un duo américain formé de multi-instrumentistes fracassant Suicide à coups de garage psychédélique. Après avoir publié sept singles au cours des dernières années, la paire Jared Artaud et Brian MacFadyen dégoupille aujourd’hui un monstrueux premier album. Monstrueux car, dans le sillage de Jason Pierce et d’Anton Newcombe (au temps où ils se goinfraient de toutes les drogues possibles), « Departure » propose huit titres archi cramés, archi toxicos. Entre électronique primitive, chant démoniaque, rock déglingué et larsens chamaniques, The Vacant Lots est idéal au moment du premier shoot nocturne ou pour mieux apprécier les effets du buvard. « Somebody helps me » implore le groupe sur un flippant « Before The Evening’s Thru »...

Surtout pas : laissons The Vacant Lots se noyer dans la folie mentale et l’absorption illicite car, six pieds sous terre, cette formation nous offre la plus dérangée des musiques actuelles.

The Vacant Lots compose du rock préhistorique, répétitif, caverneux (l’auditeur songe également parfois au Smog de « Knock Knock » et « Dongs of Sevotion ») ; un rock interdit au moins de treize ans car difficile de savoir où se situe ici la frontière séparant le concept de la mise à nue. Ce que complexifient les concerts du groupe : à base de hurlements et de projections visuelles, The Vacant Lots se livre à des transes, à une forme de colère sans mascara.

Le duo excelle particulièrement dans la progressive mise en place d’une atmosphère aussi urbaine qu’inquiétante : meilleur titre de l’album, « Paint This City » est une longue supplique qui prend le temps de déployer sa fascinante attirance pour les ténèbres et l’ensevelissement. A ce stade d’intensité, qu’importe si tout ceci n’est qu’un jeu, qu’une manière de feindre le macabre : The Vacant Lots assure tellement dans le barré et l’inavouable que l’on se convainc que la noirceur de « Departure » est très sérieuse, très premier degré (et si ce n’est pas le cas, well… « what difference does it make ? »). En attendant le prochain Brian Jonestown Massacre, l’album que l’on se surprend à écouter chaque jour…




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