A peine plus d’un an et demi. Voilà le temps nécessaire à Aloa Input, trio composé de Florian Kreier, Cico Beck et Marcus Grassl pour donner suite au boréal « Any Some » sorti en toute fin d’année 2013, bel album à la croisée des genres entre electronica, pop, hip-hop et aspiration tribale sur certain morceau comme le très beau « Rubbish ».
Cette fibre rythmique était, par nature, encore plus présente sur « RMX » en 2014 sur lequel la scène berlinoise venait remixer avec brio 6 des 13 morceaux de cet album inaugural. (le remix de ce même « Rubbish » par Sam Lr est à ce titre une superbe réussite).
Après avoir tourné en ouverture des compagnons de label et inégalable The Notwist, puis squatté leurs studio d’enregistrement le trio ne nous fait plus courir à travers les forêts mais nous invite toujours au voyage….encore plus loin cette fois ci, et sous haute influence cinématographique.
Dès l’ouverture de « Far away sun », des soucoupes burtonniennes nous emportent pour un décollage solaire tout en souplesse…
« Perry », sur un fond de folk-blues déviant et un refrain addictif assure la montée en cadence que la belle électronica de « vampire song » accentue encore avant d’atteindre un des premiers grands morceaux de l’album avec le très « notwistien » et furibard « Oh Brother » que l’on s’impatiente déjà de voir jouer live….
« The Door » ouvre ensuite un sas plus calme et contemplatif poursuivi par le très beau et poétique « 21. Century Tale » assurant, une belle transition vers « Hold On » seconde et troublante pépite de l’album :
No more head in the clouds
No more hide in the corner
No more swallowing crowds
No more ivory tower
No more sickening downs
No more stuck with the others
No more freaking out loud
No more bother me no more
just tales from a scattered mind
who’s carrying it on
just tales from a fucked up kid
who’s carrying it on
maybe i let it go
« Blabla Theory » relance la machine à plein régime avec humour et une efficacité redoutable, tout comme le nostalgique et tout aussi réussi « mad as hell ».
« (…) i’m mad as hell and ain’t gonna take it anymore
we’re so sick, we’re gonna die
we’re all dumb, stupid eyes
we’re all lost, going wild
with no future, lets go high
fucked up kids, adult life
there’s no way, there’s just signs
going back home alone
going back home alone (…) »
« Ruth » clôt ce voyage avec élégance et un romantisme intemporel et interstellaire.
« (…) Ruth, your love’s like a jail
Your heart is a dungeon and
I’m tied to your chains in the underground
ruth you called me a friend
we met in a feverdream
and i’m lost without antidote i’m rotten
and damned this can’t be the end come kill me again
and you know you’ll do
yeah you’ll do
yeah you’ll do yeah
kill me again kill me again
and you know you’ll do (…) »
Aloa Input attaque 2015 en force, avec ce grain de folie jubilatoire et faussement foutraque que l’on désespère de retrouver un jour dans la filmographie de Tim Burton, le tout baigné d’un romantisme solaire au combien touchant qui ne rend ce groupe que plus attachant.