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Avec Paul Westerberg, Peter Perrett est le plus beau loser du rock, le plus doué, le plus intègre. Inutile de revenir sur la quintessence The Only Ones, pas même sur le somptueux album que Peter enregistra en 96 avec The One (Woke Up Sticky). Néanmoins admettre que vingt années de silence radio, c’était beaucoup trop pour un tel génie. Nous imaginions Peter à nouveau bouffé par ses névroses et ses addictions, ange déchu façon Daniel Darc, retraité ayant épuisé tout son stock de romantisme. Faut croire que non : How The West Was Won, inespéré comeback, est une splendeur, un modèle de discrétion et de ciselage. Un profil bas qui camoufle mal, très mal, la haute tenue des compositions ici offertes.

De plus en plus Lou Reed, Peter Perrett n’a guère besoin de faire cracher l’électricité pour disserter sur son existence. Dans How The West, tout est soupesé, à la bonne mesure et distance, sans gras ni superflu. Comme si le compositeur racontait ici, humblement, son parcours des vingt dernières années. Pas d’amertume, pas de revanche sournoise : le pathos n’est guère le genre de Perrett.

Et puis il y a cette voix, toujours aussi bouleversante, ravagée par la came, vaillante et digne. La voix d’un mec qui ne cherche jamais à prouver quoi que ce soit, qui ne réclame rien sinon un bref moment d’attention. Frissons.

Peter Perrett s’évanouira probablement dans la nature. Sans doute se repliera-t-il ensuite dans l’absence au monde. En attendant, il vient de sortir l’un des albums parmi les plus humains de l’époque.




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