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Vendredi 13 novembre à 23h, j’allumais mon ordinateur pour commencer à écrire la chronique de cet album, La Vie est belle. J’ouvrais mon navigateur et j’allais faire un tour sur facebook avant de m’y mettre. La suite, vous la connaissez tous. J’imagine que, comme moi, vous vous souviendrez toute votre vie de ce que vous faisiez au moment où vous avez appris la nouvelle. Ce soir-là, je n’ai pas pu écrire. J’ai tourné et retourné dans ma tête la première ligne de cette chronique que je trouvais tellement cool une heure plus tôt et qui me paraissait maintenant tellement futile. 24h plus tard, la douleur est toujours aussi intense, mais comme beaucoup, je veux continuer à vivre, à aimer, à être passionné par cette culture qui semble leur faire si peur. Alors je commence comme prévu :

Petite Noir est à la grammaire française ce que La Roux est à la grammaire française. La comparaison s’arrête là. Si le pseudonyme est assez mystérieux, l’artiste qui se cache derrière ne l’est pas moins. Né en Belgique de parents angolais et congolais, vivant en Afrique du Sud avant de passer par l’Angleterre, Yannick Ilunga avait des prédispositions pour les mélanges, et sa musique en est remplie.

Intro Noirwave ouvre l’album comme un manifeste, un concept. Instrumental avant de rentrer dans le vif, mais qui pose déjà les bases de ce qui suit. Des guitares, des synthés empruntés à la cold wave, des rythmes puisés dans les musiques d’origines africaines (au sens très large), une électro-pop maîtrisée jusqu’au hip-hop pour un ensemble extrêmement cohérent. Sur le papier, le pari n’est pourtant pas gagné d’avance. Mais Petite Noir semble s’en moquer éperdument. Il n’hésite pas à tracer son propre chemin, à dessiner des paysages parfois surréalistes, comme solarisés, il multiplie les breaks, ajoute des cuivres énergiques avant de se laisser retomber sur un lit de douceur (Best), il chante la liberté, la tolérance, un optimisme sans foi ni loi, il joue de sa voix parfois légère, parfois profonde et fait preuve d’une très grande maturité dans la composition de son cocktail musical.

Mais ne vous méprenez pas, l’intérêt de cet album ne repose pas uniquement sur la fusion des styles. Yannick Ilunga livre de très beaux titres (La vie est belle, Chess...), quelques tubes (Juste breath, Best ou Down), le tout formant un magnifique album, dansant, joyeux, doux, un hymne au bonheur.

Bien sûr, j’ai envie de prendre comme un signe le fait d’avoir choisi ce disque, ce titre, à ce moment. Parce que ça m’arrange, parce que la Vie est belle et parce que finalement, on peut reconnaître un point à ces terroristes : ils ont bien compris que ce qui rend l’Homme si fort, c’est la Culture.




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