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Sans entrer dans la cuisine interne du fonctionnement d’un webzine, nous recevons parfois des mails de relance sur des chroniques. Non pas nous soyons payés à les écrire, juste que tacitement nous convenons de parler d’un disque dés lors que nous le recevons de façon dematiéralisé, ou parfois de façon physique. Suivant que nous nous sommes levés du pied gauche, que le filtre à café se soit mal placé ou que le ballon d’eau n’a pas fonctionné et que la douche sera donc froide, cette relance exaspère et termine dans la poubelle numérique pour une nouvelle relance quelques jours plus tard.

Pour OH BOY ! ce travail au corps aurait pu m’amener à décréter par principe de ne pas parler du disque, mais premièrement je suis plutôt un mec pas trop méchant (un peu quand même) et deuxièmement certaines choses nous arrivent comme des signes, et depuis ce funeste 13 Novembre 2015 c’est vers ces signes que nous essayons de nous réfugier, comptant sur eux pour nous ressortir de l’enfer, même partiellement, car il est là.

Comme à la recherche d’une bouée dans la malle à objet d’un bateau en train de couler pendant une nuit sans lune, j’ai attrapé ce disque et l’ai jeté dans la platine, avec le secret espoir que celui ci me ramènera vers la rive. Là je ne vais pas vous jouer le coup de l’arc en ciel et des senteurs de printemps qui se mirent à repeindre l’atmosphère, mais je peux vous parler d’une bouffée d’oxygène, même si ironie de l’histoire Space Invaders nous parle d’un cauchemardesque dead man walking, image de nos nuits de l’après quand le noir chasse les possibles rêves. Ce sont deux lyonnais qui nous donnent ce sourire et cette envie de retrouver notre corps en mouvement. Dans la lignée de LCD Soundsystem, Giorgio Moroder, Dépêche Mode ou encore Kraftwerk le duo nous fait danser sans pour autant vider nos têtes. Quatre morceaux qui ne tombent jamais dans la routine dans la facilité, signant avec The Return of The Apes le tube qui nous sortira de l’ornière glauque dans laquelle nous sommes tombés, nous mettant des étoiles plein les yeux et les oreilles. Si l’empreinte de James Murphy peut paraitre vampiriser le « we want to say hello to the world", nos deux lyonnais jouent avec celle ci avec à la fois respectabilité et distanciation pour finir par un dernier morceau plus introspectif, moins dansant, plus prenant, qui au final nous fait du bien, et rien que pour cela OH BOY ! sera le disque du retour à la vie, reprendre goût à la musique. Merci à eux pour ce EP formidable, merci à lui d’avoir insisté, et merci à cette chute de nous remettre debout, merci la vie.




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