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Par instant, tout est trop. Trop d’images, trop d’infos, trop de bruits, trop de peurs (collectives et personnelles) tout, en trop, trop vite. Au point de frôler l’épuisement, de craindre l’effondrement, et douter de notre capacité à agir pour retrouver un semblant d’équilibre aussi fragile soit-il. Envie de fuir vers des contrées arides telles celle qui illustre magnifiquement Someone is missing EP de Payne projet composé par Joanna Lorho, Corentin Dellicour, Stephane Daubersy et Emmanuel Coenen.

Les premières notes d’orgues et de piano de Feed The Dark suspendent instantanément le temps, apaisent le rythme cardiaque et laissent ainsi le champs libre à la voix troublante de Joanna Lorho pour un morceau d’ouverture fulgurant de beauté.

Sur ce morceau, comme sur l’ensemble des 7 titres du disque, rien de trop, tout est juste. Les compositions, qu’elles soient simplement assises sur quelques notes de piano sur June par exemple, accompagnées de violoncelle et de trompette sur White Mountain, de format classiques ou plus amples sur l’impressionnant September, non seulement marquent par leur justesse mélodique, mais impriment encore plus durablement par l’immédiate intimité qui se crée à l’écoute des textes qui les accompagnent.

Tensions intimes, interrogations, doutes, tous ces sentiments sont ici questionnés, partagés avec une sincérité et une émotion bouleversante comme sur What I deserve par exemple ou encore sur le très beau The wrong boy.

Avec ces 7 morceaux et cette petite demi-heure hors du tumulte incessant, Payne agit tel un baume apaisant et bienveillant sur nos doutes, nos peurs en magnifiant les leurs. Et çà, à ADA, on aime. Beaucoup. On en a besoin. Souvent. Peut-être vous aussi.

Artwork : Camille Cooken




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