> Critiques > Labellisés



Vous connaissez tous cette image risible de ce petit primate aux yeux globuleux qui semble s’être fait prendre par la patrouille alors qu’il dépassait la vitesse autorisée, et que nous lui avons collé en guise de punition l’équivalent de l’ensemble du système d’éclairage d’un stade de football dans les yeux.

Mon état de sidération, de stupéfaction face à ce nouvel album de Poil, le bien nommé « Sus » (que les mauvaises langues adeptes d’une musique conformiste détourneraient en « SOS »), a probablement eu sur moi le même effet que pour le petit primate, et en grand primate que je suis, j’ai eu la curiosité de tout entendre, sans pour autant me lancer dans la compréhension globale de l’œuvre, ayant déjà fort à faire avec le nouveau film de JLG.

Combinant poésie régionale à une musique hybride et débridée, « Sus » n’est pas un disque à mettre dans un magasin de porcelaine, sous peine de voir les déflagrations successives mettre en péril des ustensiles utiles pour manger ou pour accueillir la poussière. Mais la poussière Poil n’en a cure, soufflant à tout va sans prendre aucune précaution, sauf celle de nous prendre constamment par surprise, renvoyant les adeptes de la mélodie confortable devant Michel Drucker, nous orientant plus vers les orientations loufoques d’un Jean Christophe Averty ou les détournements poétiques et irrévérencieux de Topor.

Le message est poétique, l’action l’est à sa manière, car « Sus » est un joyeux pied de nez au conformisme (que ce soit celui des conventions ou celui plus pernicieux de « l’anti-conventionisme ») une messe sans liturgie d’un temps présent qui ne sait pas dialoguer avec son passé et encore moins préparer l’avenir.

Ouvrez grand les yeux et les oreilles, vous allez en prendre pour un bon moment.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.