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Dans l’exercice de la BO de films, il y a 3 catégories de base. La première, qui consiste à attraper le tout venant de la bande son FM si çà existe encore ou disons, la playlist Spotify hype du moment, la tartiner gentiment en fond pour illustrer ou temporaliser le scénario. Démarche qui fonctionne d’ailleurs très bien pour poser un mouchoir (petit par exemple) sur l’absence totale ou la bêtise profonde de ce dernier.

Une seconde, plus intéressante, à pour but en s’appuyant sur un répertoire plus ou moins référencé temporellement également, à soutenir les émotions des personnages, les intensifier, leur donner une dimension complémentaire, ouvrir un autre angle à ce qui est montré et créer pour le spectateur, une association nouvelle entre un son et un plan, un regard, un mouvement.

Parfois en s’appuyant également sur des titres existants ou en mixant ces derniers avec des compositions originales. La BO du Mid90s premier film de Jonah Hill en est un bel exemple récent entre composition de Trent Reznor et Atticus Ross et morceaux des Pixies au Wu Tang Clan en passant par Nirvana, Cypress Hill ou Morissey.

Une troisième, plus intéressante encore, et celle où dissocier le son de l’image est absolument impossible tant la construction de cette dernière à été pensée avec, voir pour le son. Il y a alors co-construction pour ainsi dire entre le réalisateur et le compositeur.

L’ensemble des collaborations entre Claire Denis et les Tindersticks rentre dans cette catégorie à laquelle il convient de rattacher également le travail effectué par Kid Chocolat sur le film Shadow de Pascal Greco et Philippe Pellaud avec Asia Argento et Anna-Lou Castoldi dont il est question ici.

Les six morceaux qui composent la bande son de ce moyen métrage, forment un ensemble ultra sensoriel (sur Wind par exemple), hypnotique sur Things et pour le moins troublant, notamment par la voix de Asia Argento et la présence impressionnante de Anna-Lou Castoldi à l’écran, l’ensemble provocant une immersion émotionnelle et sensible du spectateur totale.

Le très inquiétant final Into The Black qui referme le disque oblige une filiation presque évidente avec le travail de Mika Levi sur le Under The Skin de Jonathan Glazer. Référence, qui même si elle peut paraître bien lourde, ne l’est peut-être pas tant que cela, en espérant de pouvoir un jour voir le potentiel au casque s’épanouir salle pour s’en assurer.




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