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Je sais, les agapes des fêtes sont encore un souvenir tenace qui ne semble pas vouloir quitter totalement votre corps. Vous êtes englués dans vos pensées les plus négatives quand vous songez à la distance qui vous sépare des vacances d’été, avec comme climax ce fameux troisième lundi de janvier, le jour le plus déprimant de l’année suivant des chercheurs qui n’ont rien d’autre à faire que de se poser les questions les plus connes à des fins scientifiques et pour la pharmacopée.

Alors si votre estomac peut encore supporter quelque chose de gargantuesque qui vous donne des coups dans le foie en vous embrassant sur le font, écoutez de toute urgence le second album de The Guru Guru, le roboratif et débridé « Point Fingers », disque décapant et déroutant. C’est à Tom Adriaenssens que revient le rôle de monsieur Loyal au centre d’une troupe d’agitateurs qui font dans un mélange radical d’indie-math- psycho-noise (c’est la feuille de presse qui le dit, et je ne vais pas me priver de plussoyer.). Vous décrire de façon détaillée « Point Fingers » c’est commencer une encyclopédie en plusieurs volumes avec des appendices à greffer. Car le disque commence comme un morceau de Steeve Reich joué par un lapin épileptique pour ensuite signer un précis de la musique actuelle à reconstituer dans une forme de hiérarchie si vous êtes habitué à jouer au puzzle. Sauf que vous devrez faire preuve d’une attention supérieure, car les pièces de celui-ci ne sont pas toutes rentrées avec doigté, certaines ne devant leur union qu’à un massif coup de marteau. Le jeu de The Guru Guru semble être de nous perdre à chaque instant, sans jamais que nous nous lassions de cette poursuite qui semble sans fin et surtout sans limite. Le groupe ne connaît que le confort de l’inconfort, les membres du groupe se jouant de la linéarité, fustigeant l’ordre lui infligeant une sacrée fin de non-recevoir. Bizarrerie pour un esprit totalement cartésien pour qui la vie est un quadrillage, « Point Fingers » est un shoot énorme qui ne tombe jamais dans le n’importe quoi ou n’importe comment, mais dans le qu’importe ce que vous en penserez nous sommes dans une direction qui nous est propre et qui pourrait vous montrer autre chose que le confort ennuyeux dans lequel vous vous enterrez ; certes, c’est long comme définition, mais il faut au moins cela pour un disque dans l’esprit d’une New York en effusion créative, un disque plein de vie.




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