> Critiques > Labellisés



C’est un disque diabolique que je vous présente. Pas seulement, car il s’ouvre avec l’un des personnages qui m’aura fait peur en étant enfant autant que Louis de Funès pouvait m’horripiler, mais car il est une alliance de fragments sans qu’aucune des coutures soit apparente, contrairement au monstre de Mary Shelley. Là où le disque est machiavélique, c’est que le duo utilise son propre matériel, puisant dans ses deux précédents albums ("Intranquilité" et "Chansons Pour l’Oreille Gauche") en y adjoignant des collaborations prestigieuses comme Manel Cheiniti (« Moving in Circles » comme une plongée dans le Protection de Massive Attack en compagnie de Barry Adamson) Antoine Volodine et surtout le résident du Nuyorican Poets Café, le génial Mike Ladd pour un monumental « Talking to Malkovitch » à la cinématogénie et à la poésie évidente.

Comme il est dit dans la feuille de presse, les morceaux sont comme des petits films sonores. Le cinéma n’est pas seulement un des matériaux utilisé, il est la source d’inspiration du duo, nous faisant entrer dans un vidéo club fantasmé (« Buffalo IV » ou la rencontre de Méliès et de Kubrick dans une fête foraine des années folles), au pied duquel écran un orchestre se baladerait entre jazz et pop (La marche funèbre « Bleu Funéral » revisitée et culbutée) « Cyclotimic Songs » est un disque aux entrées tellement multiples qu’il en devient presque labyrinthique, pouvant devenir un objet d’étude afin de dessiner l’ensemble des contours de ces morceaux qui rendent ses lettres de noblesse au cut-up, faisant basculer celui-ci dans une forme d’art majeur. Alors je ne vais pas vous déflorer les pistes déjà trouvées, afin que vous vous adonniez à ce jeu de piste épique et classieux, qui vous emportera jusqu’à une « Lobotomy Nostalhia » qui recèle peut-être la clé de ce mystère, de cette expérience diabolique et indispensable. Disque aux cent visages.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.