Si vous connaissez comme moi, ces nuits, à jouer a ni oui ni non avec la Lune, faute de trouver le sommeil, ce disque n’est peut-être pas pour vous, enfin si vous souhaitez retrouver un cycle de sommeil normal. Construit comme une nuit du possible, cet album (performance ?) de Testing Vault est aussi flippant que le clip de « Come to Daddy » d’Aphex Twin (est ce un hasard si sur la feuille de presse, Daniele Santagiuliana, singe le sourire carnassier et inquiétant de Richard David James). Pourtant, ici, la musique n’est faite que d’interférence (d’un autre monde sur « Prosthetics »), de longues plages sonores inquiétées et inquiétantes (écoutez « Selecting a Ghost » à trois heures du matin en descendant de votre maison pour boire un verre dans la cuisine, et ne jamais remonter tellement vous serez terrifiés.), dépourvue du moindre rythme (sauf sur le martial « Repeating The Falling Sequence »), de la moindre ligne de fuite ou directrice. Alors l’expérience est probablement vaine, tant l’effroi ne laisse rarement sa place à une jubilation face à l’apogée de l’astre lunaire. Mais dans l’inconfort de cette nuit passée en la compagnie de Daniele, il est à trouver le germe de ce qui probablement nous obsède au point de nous maintenir éveillé, produisant le même effet qu’un vaccin. Si ce disque n’est pas une sieste musicale, il arrivera a nous perdre dans son incapacité à trouver un point de rupture entre le conscient et l’inconscient. Come to Testing Vault.