Hasard de la salve des chroniques que nous nous devons de réaliser sous peine d’être assigné à résidence par un agent de promotion en attente de combler le book de l’artiste, c’est mon second disque de la journée concernant une famille, un duo. Car si le duo est depuis quelques années devenu une source souvent sûre de qualité avec entre autres les Black Keys ou les White Stripes (le premier qui pense à Stone et Charden je le plonge en plein Helfest avec un T-shirt portant la mention « I Love Nadine Morano »), le duo familial est un alliage plus méconnu, et souvent source des années plus tard de la rubrique des faits divers. Le duo Mondrag qui nous arrive de Paimpol, est composé de deux frères. Mais ce n’est pas véritablement ce qui est le plus remarquable. Les frères Dardenne ne gagnent pas des palmes de par leur lien du sang, pas plus que les Pogba définissent la minceur de leur quotient intellectuel, par le livret de famille des parents.

Non ce qui est le plus intéressant chez les deux frères Moundrag, c’est que les deux instruments utilisés sont un orgue et une batterie. Là encore pas de quoi faire friser l’œil du chroniqueur en mal de nouveauté, sauf qu’avec, ils nous dispensent un hard-prog-heavy-psyche-rock (ce sont eux qui le disent, et nous pouvons les croire.). Cet alliage contre-nature, comme le dirait une fondamentalisme hard rockeux, nous replonge dans les meilleures aspirations de Deep Purple (The Hangman), mais pas que. Il y a tout ici, la tension, les envolées sur une autoroute vers l’enfer (Demon Race), le côté théâtral, les plongées dans les abîmes de noirceur (Shade in The Night), pour au final quelque chose qui surpasse les clichés, et qui nous ferait presque oublier qu’aucune guitare n’aura été maltraitée pendant l’enregistrement de ce EP, qui ne mérite qu’une chose, venir s’exposer sur une scène pour y voir ces deux corps entamer l’exorcisme de deux instruments démoniaques. Un double d’enfer.