Quoi de meilleur en cette veille de rentrée pour nos chères têtes blondes qu’un exutoire bruitiste à la croisée des chemins, entre heavy metal, punk, doom, noise, prog et hardcore ? Mutants, le nouvel album du trio new-yorkais Mutoid Man, dont les membres s’illustrent par ailleurs au sein de projets hautement recommandables (Converge, High On Fire, Killer Be Killed), balance la sauce en dix titres concis à l’architecture néanmoins complexe, toute en transitions, ruptures et saccades, parfois jusqu’à l’hypnose. Petit bémol : le chant, lorsqu’il chasse sur les terres du punk rock mélodique des 90s, rappelle les affreux The Offspring – on préférera les éclats, les grognements et les éructations, voire le fausset très réussi de la fin planante de Setting Sun : à se demander si Mutoid Man ne devrait pas privilégier les instrumentaux, à l’instar de la parfaite introduction de Unborn. Ceci dit, Mutants – publié par le label Sargent House (David Eugene Edwards, Chelsea Wolfe, Russian Circles) – reste passionnant, de par son exigence et sa production millimétrée : rendez-vous au Petit Bain le 17 septembre prochain, pour une salvatrice séance de headbanging.