Certains disques tombent du ciel : quelques mesures de En haut des Cimes et hop, s’envole la maussaderie d’une semaine passée entre quatre murs gris. Huit ans après Mirrors for Heroes - chroniqué à l’époque en ces vénérables pages -, la lilloise Lena Deluxe est de retour, avec un deuxième album aux saveurs riches et colorées, dont le titre – Santaï – est une ode au lâcher prise. En Indonésien, le mot santaï évoque la détente et, manifestement, les huit morceaux (trop court !!!) composés par l’ancienne collaboratrice de Brisa Roché mettent dans le mille. Au delà de la richesse des arrangements, dont le spectre englobe pop psychédélique, tropicalisme et math rock, et de sonorités aventureuses jamais gratuites (l’on notera la présence d’instruments traditionnels tels que le kendang, le sapeh et le kacapi), c’est l’engagement de Lena Deluxe, dans l’enthousiasme comme dans la mélancolie, qui emporte l’adhésion : son chant sans fioritures ni effets de manche, en français, en anglais ou en bahasa, laisse transparaître une personnalité volontaire, lucide et solaire. Composé et enregistré à l’aide de talentueux musiciens locaux dans un village près de Yogyakarta, à Java, Santaï est un passionnant exercice de style(s) tout autant qu’une ode au voyage et à la liberté, qu’elle soit introspective ou débridée. Gros coup de cœur