Si le Petit Larousse mêlait noms communs et noms propres et s’il s’ouvrait à la musique indépendante, Perio se trouverait placé non loin de périodique. On se prend à sourire de cette proximité crée par la pensée car depuis quelques mois on écoute effectivement The Great Divide à intervalles fixes. D’abord pour combler la béance creusée par les huit années qui séparent ce troisième album de Medium Crash paru en 1999. Ensuite pour reproduire à l’envie l’agréable sentiment de félicité ressenti à la première écoute d’un album qui s’engage sans carte sur les chemins d’un folk nomade et prend bien soin de se dérouter vers des espaces pop non balisés. Eric Deleporte -désormais seul aux commandes de Perio- soigne en effet les retrouvailles avec une audience qui devrait s’élargir : les mélodies saisissent par leur finesse, les compositions par leur architecture libre-penseurs et l’ensemble par sa justesse. Avec The Great Divide, Deleporte célèbre son retour de belle manière et sonne l’heure de l’aPerio. Massez-vous, le patron paie sa tournée en févier-mars 2008, et à en juger par ces onze titres classieux, il ne compte pas à la dépense.