« Marlene Pearl » est le titre de Fred Bigot - aka Electronicat - le titre qui met immédiatement l’auditeur dans un mood « balance, balance, balance ton rock’n’roll ! ».
« Marlene Pearl » introduit de ces petits scuds savoureux que Fred a enregistrés entre 2014 et 2024. On danse, on danse, on danse, comme pour ne pas perdre notre temps à le tuer sur des messageries débiles, des solitudes inappropriées, des amitiés superficielles, des heures de shopping le samedi après-midi, heures dont Bret Easton Ellis accable certains de ses personnages.
Vers 02:00 « Marlene Pearl » balance donc ses petits scuds, et ensuite c’est parti pour retourner le cerveau des plus snobs d’entre nous - saturation oblige - on reste collé comme scotché au gaffer du son jusqu’au terme de douze minutes quatorze secondes que ça dure. La tête dans les enceintes, la main sur le volant. L’ autre qui prend l’air par la vitre entrouverte d’une Chrysler bleue qui sent bon le tabac froid et le velours usé des seventies. Impossible de dépasser les soixante-dix d’ailleurs, comme un fait exprès.
On ne trouve plus beaucoup de cabines téléphoniques sur cette planète, vous aussi vous avez remarqué ? On ne trouve plus beaucoup d’amour sur cette terre, vous aussi vous avez remarqué ? On ne trouve plus beaucoup de simplicité. On ne trouve plus de réponses à nos questions et celles que posent les enfants nous saoulent. Les enfants on ne les aime plus, on n’aime plus en faire et « Marlene Pearl » pendant ce temps-là poursuit son implacable mitraillage de scuds sonores dans les oreilles. La suite on ne sait plus. On se laisse aller et notre radeau fiskadorien vogue sur des flots de son et d’ondes grésillantes, les missiles pleuvent sur ce qui ressemble à une flaque d’huile puante et aveuglante, ah non c’est la mer.
Puis c’est « Forêt lointaine » et les choeurs qui rythment les accords de leurs échos new-wave, les premiers contrepointant les seconds. Elle appelle à sa suite « Reflets Cheveux » que n’aurait pas boudé un certain Jean-Luc Le Ténia.
Trois morceaux-coups de coeur mais un album qui en compte néanmoins huit. Totalement barré, sympathique, et (en plus !) édité par le non moins chaleureux et déjanté Astra Solaria Recordings.