Il ne manque que Burgalat aux manettes de ce sextet que Rémi Richarme a fondé, entre autres projets musicaux, à l’aune des 2020s. Fondation qui n’est pas sans rappeler la stature artistique d’un Julien Appalache. Mais également d’un Michel Legrand. En effet, zéro cynisme chez nos amis satellitaires.
La musique de Satellite Jockey nous emmène en voyage - onirique - « j’ai fait un rêve occasionnel », à travers ses 14 titres. Partons occasionnellement pour ce voyage musical, dans une petite navette spatiale (on entend sur « Rêve Occasionnel » le son des lasers de « Goldorak » j’en mettrai le couvercle de mon hachoir Moulinex à broyer) navette fabriquée par des adultes qui recyclent du carton et le peignent de couleurs pastel : « je découvre la photo de ce jumeau de toi, j’écoute un morceau de toi » chante-t-on.
Cette phrase fait écho à un écho, jumeau de la phrase précédente, guitare rythmique pressée, claviers ovni-présents, et ce son de lasers, la planète Euphor… Et la face cachée de la Lune (j’ai révisé mes Goldorak) cette « Bright Moon » qui nous berce en titre 6. Juste avant… « New Moon » ! Oui, on part dans le passé, même si Satellite Jockey gagnera à être vu en live, sur scène, très tôt, le public balançant la tête de gauche à droite, de haut en bas, franges lisses, jupes plissées, se mettant à genoux, et sachant (pour une fois !) quoi faire de ses deux bras… Un soupçon de britpop dans cet avion - la navette spatiale en carton - un voyage surprenant et entraînant, de la haute volée musicale, un chant qui aplanit le tout, des choeurs beatlesiens. Tandis que les textes emmènent l’auditeur haut, très haut, bien au-dessus d’un empire extraterrestre belliqueux (Véga vraiment ? Ou des Stereolab méchants ?)
Le prince d’Euphor et toute une clique vintage ont en effet embarqué à bord de la machine de combat pacifique Satellite Jockey. Leur soucoupe porteuse leur permet de trouver refuge dans nos oreilles de Terriens. Revenons en 2024 : Rémi Richarme serait-il un professeur Procyon bienvenu sur la scène musicale française ou le prince charmant de notre walkman upcyclé ?