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  • 6 mars 2008 /
    Ed Harcourt
    “still i dream of it / the ghost parade”

    rédigé par Onze
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Ce n’est que son deuxième album, et on peut déja le dire : ce qu’il y’a de bien avec Ed Harcourt, c’est qu’il fait du Ed Harcourt. Oui, ce piano naif, cette voix a la tessiture balayant les adjectifs, de caverneuse à angeline, de tremblante à vaporeuse, ces orchestrations soignées, ces ballades Tom Waits-ienne, le tout empreint d’une religiosité tant dans son écriture musicale de quasi-gospel, que dans sa vision de l’amour, tout cela, c’était déja la recette de Here Be Monsters, et c’est aussi celle de From Every Sphere. On y retrouve également ses thèmes de prédilection, pseudo-romantico-enfantins, mais ne croyez pas que cela joue contre lui, au contraire. Plus que jamais, Ed Harcourt nous prouve qu’il possède ce don des grands songwriters, celui de rendre la simplicité belle. Rendre la naiveté touchante, le romantisme attractif, et la contemplation passionante est un exercice d’alchimie sur lequel beaucoup se sont cassés les dents et que seule une écriture fine et dénuée de recherche d’intêret malsaine pouvait concretiser. Ed Harcourt concretise donc ses sentiments, comme il sait le mieux le faire, par la musique, et on se laisse emporter. On regarde le soleil se lever (watching the sun come up), on écoute les oiseaux chanter avec lui (the birds will sing for us), on contemple l’envol des libellules (fireflies take flight) ,et on redevient aussi candide qu’amoureux sur bittersweetheart, comme on ne l’avait pas été depuis notre enfance. Cette enfance que Ed Harcourt s’applique à faire revivre également par ses craintes, ses cauchemards, en jouant à nous faire peur, en nous racontant sa version du croquemitaine (the undertaker strut) ou en nous entraînant dans le train fantôme en plastique de ghostwriter, où il embarque aussi son imitation de marylin manson (là c’est pour nous faire rire) au milieu de guitares déjantées et d’un piano legèrement désaccordé et mysterieusement envoûtant. Envoutant et enivrant, From Every Sphere nous propose plus que quelques jolies chansons à fredonner de temps en temps, lorsqu’une mélodie refait curieusement surface sans raison apparente. Il nous offre un voyage dans le temps, un peu mélancolique, en completant la discographie d’un futur grand auteur de talent, discographie que l’on aurait certainement aimé être la bande originale de notre enfance, celle que l’on retrouve avec un pincement au coeur dans le tiroir d’un vieux meuble plein de souvenirs et de poussière.




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