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Puisqu’il faut choisir un monde où je peux le dire, sans contrefaçon le premier long format homonyme des Boyfriends paru sur Boobytrap Records est chouette. The Boyfriends, l’album, succède aux singles I Love You, Adult Acne et Once Upon A Time. Trois jolis jalons d’une opération de séduction en onze titres et aux faux airs adolescents. Comme onze phrases juvéniles fougueusement jetées sur un papier à lettres rose pourtant moins chargé d’effluves de Kenzo Flower que de vapeurs de nostalgie à la saveur de Guinness tiède (les quatre londoniens n’écrivent plus de lettre commençant par " Quand je te vois j’ai des papillons dans le ventre... " depuis le deuxième mandat de John Major). Au total, l’indie rock de Martin Wallace et les siens donne l’accolade aux Smiths et une bourrade virile à l’épaule de Gene sur cet essai qui soigne l’écriture sans de départir d’un évident sens mélodique. Des qualités partagées avec Nina Nastasia auteur avec On Leaving d’un album à fort pouvoir pénétrant. Deux ans après Run To Ruin, le quatrième album de la singer-songwriter new yorkaise -" more sad than mad " selon Nastasia- perd en fièvre ce qu’il gagne en profondeur. A l’image de sa pochette aux traits délicats qui fixe en noir et blanc une nature familière mais presque inquiétante, la musique de la nouvelle signature deFatCat suit la voie désormais connue de l’épure pour mieux présenter ses chansons troublantes à l’air pur soufflé par sa voix de chipie amère. Ici les cordes se substituent à la basse, la batterie de Jim White refuse le verbiage et les notes de piano préfèrent la caresse aux coups. Le titre, On Leaving, évoque le départ. L’écoute du disque impose pourtant un mouvement inverse. Amelia Fletcher, l’iconique voix de Talula Gosh, Heavenly, Marine Research et désormais Tender Trap, n’est pas non plus prête à abandonner les lieux, comprenez l’abri douillet d’une twee pop toujours verte. Le nouvel album de la formation anglaise qui compte en ses rangs, outre Fletcher, deux anciens Marine Research et une ex-Magnetic Fields, syncrétise à merveille les doctrines indie pop, telles qu’exposées par ces formations. De 6 Billion People on retiendra la chanson titre festonnée de chœurs à la Calvin Johnson, " Talking Backwards "- déjà présente sur le sympathique Ep Language Lessons- et ses harmonies vocales en éclosion, la douce nonchalance de " Ampersand " ou l’injonctif " Applecore ". Ce dernier titre figure d’ailleurs sur la roborative compilation éditée par Fortuna Pop !, Que Viva Le Pop. A l’origine destinée aux spectateurs de deux tournées organisées conjointement par la structure londonienne et son homologue madrilène Elefant Records dans leurs pays respectifs avec The Would- Be-Goods et Les Très Bien Ensemble, ces vingt-quatre titres sont désormais rendus disponibles au plus grand nombre. Vingt-quatre titres comme une revue d’effectifs des francs-tireurs de chaque label. Côté Fortuna Pop ! notamment, les Would-Be-Goods nous enjoignent dans un français délicieusement hésitant et sur un air poppy gentiment électrisé de " Vivre Sa Vie ", The Chemistry Experiment invite Pulp à pasticher Barry White (" You’re The Prettiest Thing "), The Lucksmiths frisent l’excellence comme à leur habitude (" Fiction ") et Fanfarlo livre un morceau spleenétique joliment relevé par une trompette chialeuse (" In The Trunk "). La garde républicaine d’Elefant Records ne reste pas les bras ballants et envoie au front les merveilleux Camera Obscura pour un " I Love My Jean " qui rend amoureux, les Trembling Blue Stars profitent de cette faiblesse pour nous finir à grands coups de vocaux caressants et de guitares aquatiques (" The Sea Is So Quiet ", tout est dans le titre) quand Le Mans ri((t)ellettes)) de nous sur un " Juan " aussi court qu’entêtant. Viva Le Pop !, donc.

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