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Bon sang, mais où étais-je ces vingt dernières années ? En effet, malgré une appétence avérée pour la presse musicale et autres MP3 blogs, jamais je n’avais entendu parler de la liverpuldienne Jane Weaver, membre de Kill Laura puis Misty Dixon, œuvrant en solo depuis la fin des 90s et auteur d’une œuvre conséquente, dont ce douzième album en date, Love In Constant Spectacle, publié en avril dernier par le label Fire Records. Avec John Parrish aux commandes, les dix compositions de ce nouvel opus oscillent entre synthpop (l’irrésistible Perfect Storm, couplets linéaires teintés de kraut, refrains solaires), ballades électro smooth (Emotional Components, lounge à souhait, porté par un groove feutré, ou Love In Constant Spectacle, tout en souplesse hypnotique), mignardises folk (le minimaliste et si touchant Motif) et réminiscences trip hop (The Axis And The Seed, dont la mélodie vocale évoque Blonde Redhead, magistral). Portées par une production soignée, compacte, ronde et néanmoins aérée (pas pour rien que l’album fut en grande partie enregistré à Bristol, dans les studios Invada de Geoff Barrow), les chansons de Jane Weaver livrent leurs charmes dès la première écoute, même si certains titres paraissent anecdotiques (le tiède Is Metal qui, peinant à se décider entre groove garage à la The Black Keys et pop catchy, ne choisit rien ; Happiness In Proximity, dont le beat mis en avant ne parvient pas à en masquer la monotonie) et que l’ensemble, certes charmant, finalement ronronne, à l’image d’un Romantic Worlds très cool mais mille fois entendu ailleurs. Alors oui, c’est agréable à écouter, élégant et parfois très beau (Univers prend aux tripes bien plus que la plupart des tire-larmes sophistiqués de Lana Del Rey, tandis que le psychédélique Family Of The Sun invoque notre chère Nico), mais il manque un zeste de je-ne-sais-quoi ou un grain de folie (Des structures plus aventureuses ? Des sonorités tortueuses / torturées ? Virer les ballades électro groovy tièdes à la Tame Impala ?) pour rendre imparable un Love In Constant Spectacle à l’interprétation néanmoins très classe, et qui vaut le détour, ne serait-ce que pour accompagner vos rêveries optimistes sur le chemin des vacances.




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