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Transcendant les genres, ce disque s’approprie la mélancolie du post rock autant que l’électronique sombre et humaine, d’où débouche une poésie malade, aussi mystérieuse que la variété d’atmosphères qu’elle suscite. Parfois sous-marine, souvent angoissante sous les apparences calmes, quelquefois brumeuse, et à de rares mais précieuses occasions tempête de rage, la musique du groupe joue sur les sentiments et émotions comme sur les atmosphères, bénéficiant d’une mise en parole singulière : Emily Gray récite ses poèmes tout au long de l’album, d’une voix de Valerie Trebeljahr tourmentée et au bord de l’implosion. Au bord, mais elle n’haussera jamais le ton, laissant dans ses moments de tension et de détresse les plus palpables la manifestion de furie aux guitares (chinese lantern), rejoignant alors les plus hautes références du post rock dans ces moments d’orgasmes musicaux hantés et agonisants. Car la musique de Meanwhile, back in Communist Russia..., sans aucune imposture, se fait tour à tour opressante (le tour de force heliotrope, qui d’accords de guitares malsains déploie une ambiance terriblement effrayante), tourmentée, sensuelle ou froidement contemplative (la fin de l’album où l’électronique et le minimalisme prédominent), avec toujours la magie et l’inventivité de musiciens hors des sentiers battus et pourvus d’un talent hors du commun. Elixir et poison : elixir par sa beauté, poison car cette beauté y est empoisonnée. Plonge dans la joie ou la mélancolie, sauve une journée ou la tue, c’est selon.




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