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En 2003, Geographic a réédité le 1er album éponyme de Movietone (avec quelques bonus), paru initialement en 1995 sur le défunt label Planet. Ecouter ce disque, c’est comme regarder un film, où Kate Wright, à la voix si atypique, fragile et mystérieuse serait l’héroïne principale, et où nous serions le personnage secondaire qui la suit dans toutes ses péripéties. Le film démarre plutôt bien. Heatwave pavement, sa production très lo-fi, sa clarinette romantique plantent un décor idéal : dans une scène très intimiste, on espionne Kate à travers le trou de la serrure, Kate qui soupire, Kate qui tousse, l’on devine sa fébrilité rien qu’à l’entendre parler. Mais les bonnes choses ne durent pas : Kate nous montre une autre facette d’elle dès green ray, beaucoup plus ténébreuse. Une basse très lourde, un violoncelle morose, et nous voilà perdus dans un épais brouillard, partis à sa recherche, guidés par son chant fantomatique, presque aliéné. Darkness blue glow, alkaline eye, three fires, l’histoire se répète. On est condamnés à poursuivre une Kate inaccessible, une Kate dans ses errements, hallucinée, gueule de bois, fiévreuse, rongée… Des notes de piano répétitives, hypnotisantes, nous voilà pris au piège dans son rêve, ou cauchemar plutôt. Rien de plus efficace que la clarinette tarée, épileptique et noisy de orange zero pour nous réveiller. Mono valley, le film prend soudain des allures de western, des verres se brisant au loin, des percussions qui miment le galop d’un cheval fou, excité par une clarinette un peu nerveuse… Kate sur son cheval est déjà loin....




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