Est ce le fait que son cinéma soit muet, ou que tout simplement ses oeuvres attendent un livre muscial pour magnifier encore plus l’oeuvre, ou tout simplement ses films inspirent mais Friedrich Wilhelm Murnau inspire beaucoup de musiciens contemporains. Rodolphe Burger , Olivier Mellano ou Angil, c’est pour l’aurore qu’ils avaient décidé de quitter les rames pop pour s’imposer la jolie contrainte de suivre la trame d’un film... et quel film. Mygük eux ont choisi de magnifier "le dernier des hommes" en lui insufflant un souffle plus contemporain. Moins monolitique que leur précédente production, cette bande son explore le temps, jouant de la dualité entre la recherche de la modernité, et le fait de coller avec un support visuel bien précis. Si le disque pâtit de l’absence de l’image, il parvient à échafauder une perception de la trame scénaristique du film. Découpé en douze chapitres, le dernier des hommes aborde son sujet avec des colorations inhérentes aux émotions des instants. La parade ne se jouera pas sur la même tonalité que humilié car le sentiment n’est pas le même. Loin du post rock qui pouvait lui coller à la peau, le trio se ballade, évoquant le rêve en étant aérien et brut voire ascétique face à l’humiliation ou la solitude. Sans rendre les images obsolètes, Mygük adapte aussi bien le film qu’il l’accompagne musicalement, comme si le scénario se retranscrivait sous forme de note, et la performance n’en est que prodigieuse.