Ce sixième album du duo, est doré à l’extérieur, dans un écrin luxueux, car la matière est noble, voire indécente dans un style qui cherche un nouveau souffle. En atteignant une forme de perfection, on en viendrait presque à être tatillon, réussissant à retrouver des clins d’œil, entre autre aux Beastie Boys ou à Day One, dans une œuvre qui fait la part belle à la narration. Le flow de Slug ne s’adapte pas aux phrases, ni l’inverse d’ailleurs, tout semble couler de source, comme si les deux avaient trouvé une unité. Les histoires sont des scénarios en puissance, les illustrations sonores comme des épithètes d’ornement quand le texte ne peut pas rentrer dans les détails. Le duo connu pour son intransigeance et sa droiture (chez nous les tenants de l’éthique bourre Bercy (sic)), remercie Tom Waits avec naturel, car derrière le clinquant de la pochette se cache l’une des faces les mieux cachées du rap mondial, celle qui révolutionne sans hurler, qui fait avancer sans casser les obstacles, qui en plus s’offre avec « You » l’une des meilleures chansons de l’année. Proche du caniveau, l’underground est aussi proche de l’or, et atmosphère a un filon inépuisable. Enfin un disque pour me réconcilier avec le rap.