Sorti d’un cqfd qui montrait déjà ses faiblesses, Spleen n’a jamais eu chez nous une écoute captivée, trouvant en ce chanteur la réincarnation d’un Gérard Lanvin dans marche à l’ombre, parvenant quand même à percer sans Michel Blanc dans les parages. Mais c’est Speen au final qui nous aime (« amour »). Certes il nous aime, mais comment ne pas voir en Spleen une redondance de la Nouvelle star, hé hé les radios crochets, la tortue ridicule à la démarche d’un cheval de cadre de Saumur, à moins que les tailles basses compressent. Bref, « comme un enfant » ne devait pas chasser nos idées sur le sujet, Beaudelaire devant quand à lui compter sur sa déchéance physique pour ne pas subir les outrages. Mais c’est là quand, vous comptez boucler votre papier par une pirouette digne du cirque de Pékin, qu’arrive « stylo et stéréo », chanson d’auteur sur l’écriture, morceau touchant, qui m’éloigne d’un coup de mot quotidien de scribouillard amateur et dermatologie musicale. L’émotion sera pérenne, elle prendra même les dix points que la bourse perdra dans la journée avec « don’t look back », diamant brut écrit avec des larmes. C’est là où Spleen remporte son challenge, c’est qu’il s’éloigne de la performance buccale, préférant le fond à la forme, la saveur à la performance d’alliance scabreuse. « Comme un enfant » il n’a pas le tableau des records, et joue le thème de l’émotion non surfacturée, plutôt que le désir de subjuguer en imitant un ascenseur à la seule force de la bouche. Avec des titres comme « Peter Pan - Featuring Coco Rosie » Spleen fait la part des choses et se définit ici comme un artiste plus que comme un performeur. Comme un enfant Spleen désobéit à l’idée que nous en avions, comme un enfant il pourrait avoir notre protection.