Mais qu’est il arrivé a mon trip-hop ? Mis a part les (très) grands mastodontes Massive Attack, Portishead et Dj Shadow qui se créent petit à petit une discographie plus qu’exemplaire, qu’est il arrivé aux autres ? Le carnage d’Archive après le chef d’oeuvre Londinium, la descente dans la pop inaudible entraînant avec elle celle de mon estime de Tricky, l’odieux Goldfrapp 2003 qui nous faisait rêver depuis Felt Mountain. Je passe sur les Kid Loco, autres Groove Armada et Morcheeba, qui à l’inverse du Bordeaux si cher à notre chroniqueur-boss deviennent de plus en plus mauvais avec l’âge. Mais que s’est-il bien passé ? Une nouvelle maladie rare ? La faute aux producteurs ? Le manque d’inspiration ? Heureusement, depuis leur sale ville de Bristol, un petit groupe d’irreductibles repousse encore et toujours les attaques de l’envahisseur "mauvais goût". Ce groupe s’appelle Alpha, et il revient après la perle "come from heaven" et le un tout autant réussi " The impossible thrill". Un troisième album positif mais dans la lignée de ses predecesseurs tant il s’intègre avec harmonie dans un ensemble de morceaux doux, delicieusement melancolik (label de Massive Attack), moelleux mais jamais mous, ensoleillés et gris à la fois. Un album fait de plumes dans lequel on se vautre avec volupté une fois de plus, sans coins dangereux, simplement apaisant, calme et fragile. Un album qui s’est enrichi de nouvelles voix et qui devrait par la même occasion s’enrichir de nouveaux admirateurs, tant il est difficile de résister longtemps à tant de confort offert si gracieusement par des arrangements loins de la paresse, mais qui réussisent à nous y faire sombrer avec un sourire au coin des lèvres. Le monde peut exploser après tout, il suffisait de trouver l’album pour nous le faire oublier.