Matt Shaw fait parti des auteurs compositeurs que l’on peine à faire partager. Ce n’est pas que l’on en a honte, non bien au contraire, mais comme un tableau parfait on aurait peur qu’un simple regard casse la magie de cette création. L’un des secrets les mieux gardé de l’indie pop intransigeante est de retour via son projet le plus plantureux, Tex la homa. La charte visuelle de la pochette ne change pas, une ligne d’horizon chaotique mais linéaire, et des couleurs douces et apaisantes. La musique elle semble avoir suspendu le temps et son vol. Une voix légèrement cassée et grave, une guitare acoustique, et des notes de piano qui sont comme des soulignements, des échos à des mots qui se baladent entre poésie qu’un navigateur du Vendée globe pourrait réciter pour clamer les 40 éme rugissant, et constat là plus prosaïque et froid, qu’un Cioran plus jeune aurait pu reprendre à son compte. Alors je referme ma boite à bijoux, les dispendieux sont à l’extérieur de la boite, et je range mon Matt Shaw jusqu’à la prochaine fois, d’ici là si vous trouvez le code pour ce coffre, faites y attention, et partagez qu’avec des gens de confiance, cette musique est très fragile. Chef d’œuvre.