Il ne faut pas sortir du musée du quai Branly pour savoir que le masque qui orne la pochette de « Facial » n’est pas là pour chasser les mauvaises ondes, mais probablement pour aller à la guerre, et pour jeter le mauvaise œil sur une peuplade ennemie. L’ennemi on se demande d’ailleurs si le premier n’est pas l’auditeur, tant celui ci se voit envoyé dans les cordes par la biais d’une forme hybride de jazz, comme si Bird de Eastwood était transposé dans le paysage aride de Mad Max. Mais l’auditeur a le droit aussi à ses retours dans son coin pour se revitaliser, pour reprendre une acquittée auditive plus en adéquation avec ce genre d’expérience. Sans être à rebrousse poil, « Facial » ne prend pas de gant, concentre les forces les plus vives de la musique électrique, pour en faire une mantra rapide et tribale, faisant de cette expérience un acte tout aussi ethnologique que musicale. Attention danger.