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Chronique Twitter Style de quatre albums distribués par Differ-ant.

Chesnutt, Vic At The Cut : En 1994, Vic Chesnutt saluait le leader de R.E.M. en ces termes : "Je remercie Monsieur Stipe d’avoir supporté toute ma merde". En 2009, la merde dont il est question aura fini par peser trop lourdement sur les épaules du musicien. Difficile alors d’écouter à nouveau At The Cut (Constellation) sans trembler d’émotion. L’album suit la voie tracée par North Star Deserter (2007), une voie d’excellence désormais barrée par le mot « fin ». Enregistré une fois de plus avec le concours de Thee Silver Mt. Zion et Guy Picciotto (Fugazi), At The Cut paraît plus immédiat et direct. Cette country-folk aux dents serrées, cette soul pantelante, ce post-rock miné en appellent à l’humanité de chacun. De l’introductif « Coward » et son chant à fendre la pierre à « Chain » et sa batterie marmoréenne, de « Philipp Guston » et ses entrelacs de guitares corrodées à « Granny » déchirant, Chesnutt trace des aplats où les noirs masquent souvent les blancs. Un exercice de sape presque méthodique et un disque majeur. RIP Vic Chesnutt.

Lightning Dust Infinite Light : Projet parallèle de Black Mountain, Lightning Dust est l’identité choisie par Amber Webber, vibrato brisé et calleux, et Joshua Wells, arrangements volcaniques notamment, pour fondre un krautrock amène dans un moule Fleetwood Mac travaillé pour adopter la forme de celui d’un girl-group. Les cordes aux lignes élégantes flattent des beats synthétiques et enveloppent des synthétiseurs à la peau grumeleuse. Webber tient d’une Chan Marshall dotée d’humilité. Sa voix cimente un disque –Infinite Light (Jagjaguwar), le second du groupe- qui se révèle à mesure des écoutes. Bonne pioche.

Why ? Eskimo Snow : Capté à la même source qu’Alopecia (2008), le quatrième album de Why ? ouvre un peu plus sa rigole pop si singulière. La musique du groupe d’Oakland Bay se dérobe encore à tout qualificatif qui en fixerait une limite. Peut-être plus organique et sans doute toujours dynamique, Eskimo Snow (Tomlab) bobine couches de guitares et de claviers autour de mélodies solidement tutrices. Si les paroles de Yoni Wolf conservent leur caractère impénétrable, les dix titres de ce Lp se livrent sans retenue. En l’espèce, ”Into The Shadows Of My Embrace” et sa mélodie à quadruple fond, saisit par son évidence. Un des singles de l’année pour un album qui ne l’est pas moins.

Firekites The Bowery : 2009 ou l’année d’Own Records ? Une question à laquelle The Bowery répond positivement et dans le même souffle que le merveilleux Songs For Babes de Talons’ paru plus tôt. Firekites nomme son premier long format d’après le dancing laissé à l’abandon dans lequel il l’enregistra. Qu’on ne s’attende pas cependant à une suée extatique à l’écoute de The Bowery. L’ensemble tient plutôt du folk en demi-sommeil et de l’electronica cotonneuse. D’un « Autumn Story », sa guitare caressante et ses handclaps qui mènent bataille contre l’affliction à « Worn Weary » et son electronica de peu, la musique du collectif australien mené par Tim Mcphee et Rod Smith impressionne par sa cohérence et sa grâce. Un seul commandement donc : « Own [this] Record[s] »




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