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Comme beaucoup de vieux de ma génération, j’ai découvert Weezer avec leur premier album au milieu des nineties. Ma copine Hélène me l’avait envoyé sur une des cassettes que nous avions l’habitude d’échanger à l’époque. Grosse claque : à la fois très mélodique, attachant et naïf, avec pourtant une saturation hyper puissante et des riffs ultra efficaces. La formation a ensuite produit de très bons albums, réussissant à pondre des tubes avec toujours cette même recette de power pop imparable. J’ai suivi tout ça de plus ou moins loin, appréciant au passage Ash Pipe, Pork & Beans, Troublemaker et autres Beverly Hills, jusqu’à ce que La Banque Postale réussisse à me dégouter définitivement de leur Island In The Sun vers 2009...

Et puis voilà-t-y pas (comme le dit souvent mon collègue journaliste professionnel David Snug) que je vois passer leur reprise de Toto sur mon mur facebook il y a quelques mois. J’avais déjà tenté quelques semaines auparavant de m’enquérir de leurs derniers albums. N’étant pas fan de R’N’B, j’avais rapidement abandonné pour retourner vers Pork & Beans, le volume au maximum.

Et donc Africa de Toto. Je jette une oreille curieuse, revérifie après quelques mesures que c’est bien leur reprise et non l’originale. Ha non, on dirait bien la voix de Rivers Cuomo et il y a un peu de distorsion sur le refrain. Il semblerait que le groupe se soit lancé dans cette aventure suite à un pari lancé sur internet suivi d’une pétition les appelant à reprendre le tube de 1982. Succès immédiat, records de ventes, grosse déception pour ma part.

Forts de cet accueil enthousiaste et comme les blagues les plus courtes sont les meilleures, pourquoi ne pas sortir un album entier de reprises ? Les 80’s ont le vent en poupe, ça tombe bien, une dizaine de morceaux que tout le monde connait et le tour est joué. Et le résultat est vraiment bluffant ! Weezer réussit la performance de reprendre des morceaux que l’univers entier a déjà trop entendu (signés Tears For Fears, Eurythmics, A-ha, Ben E. King...), d’une manière on ne peut plus fidèle, du son à la structure jusqu’aux variations vocales et solos de guitare à la note près, réussissant même à rendre insipide le Paranoid de Black Sabbath.

C’est dommage, Weezer a oublié d’emporter avec lui son côté déconneur et son mur de distorsion, c’est à dire tout ce qui selon moi a fait l’intérêt du groupe. Si le but de cet album était de sortir une compilation de reprises les plus conformes possibles, le pari est réussi. Par contre l’intérêt de la performance est proche du néant. Autant réécouter les originales. Déjà, le fond bleu canard (WC) de la couv aurait dû éveiller en moi des soupçons s(c)eptiques...

Et, tant que j’y suis, le single annonçant le Black Album à paraitre au mois de mars prochain n’annonce rien de très rassurant.




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