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  • 3 janvier 2008 /
    Various Artists
    “Gainsbourg Revisited”

    rédigé par gdo
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En pleine célébration de l’œuvre de Gainsbourg, allant d’une exposition à la cité de la musique et l’édition souvent mercantile de nouvelle compilation, l’homme à la tête de chou est mangé à toutes les sauces. Pas en reste, les inrocks remettent dans le circuit le « Gainsbourg revisited », hommage posthume de la crème, certaine pas mal cramée, de la scène rock et alternative actuelle, et anglo saxonne de préférence, Gainsbourg c’est pas Mireille Mathieu l’influence et la renommée hors de l’hexagone est réelle. Face à ces treize interprétations, le constat global est que le projet est aussi réussit qu’il était dangereux. C’est Franz Ferdinand accompagné de miss Jane Birkin qui ouvre via un « sorry angel » pêchu et pas dégueux. Le « je t’aime moi non plus » est magnifié par une Cat Power légère comme les volutes d’une bouffée de gitane. Rarement la petite américaine n’aura à ce point quitté son costume étriqué pour une vraie roulade dans l’herbe fraiche. Kid Loco et Jarvis Cocker eux reprennent « je suis venu te dire que je m’en vais » façon karaoké dans « lost in translation ». Parfois pénible cette reprise nous amènera jusqu’un « requiem for anna » par un Portishead dans son élément. Question pénibilité, Faultline qui contamine le « requiem pour un con » de façon léchée pour la musique, a eu la mauvaise idée de donner les reines du chant à un Molko nauséeux. Comme disait Serge à propos de V. Paradis « jaune devant, marron derrière il sent la pisse ». Après s’être infusé cette purge rien de tel qu’un retour à la maison, là à « l’hôtel » pour une des perles de ce disque. Michael Stipe prend possession des lieux, comme un fantôme, absorbant l’âme même du titre, pour en faire une intro d’un film de Lynch. Tricky pas en reste fait de « au revoir Emmanuelle » une chambre des sévices, une plongée dans des abysses humides. Même si le kid de Bristol en fait des tonnes, Emmanuelle n’a jamais autant lubrifié. On passera sur la reprise pépère (mémère ?) de Marianne Faithfull sur « lola rastaquere » pour atterrir sur le « i’m a boy » de l’album love on the beat, ici électronisé par Trash Palace et magnifié par Marc Almond au sommet de son art. Que promettre ensuite à Molko et sa bande pour sa reprise de « melody Nelson » à part peut être le goudron et les plumes. Placebo m’hérisse le poil et défrise grave. Heureusement The Rakes surprennent tout le monde en boostant le « poinçonneur des lilas », montrant que face au maitre les courbettes ne servent à rien. On finira par le « call it art » des Kills, répertoire ami du duo, habits dans lesquels ils se sentent bien. Une bonne idée, parasitée ici et là, mais un hommage sans les gants, un hommage qui montre l’influence énorme de Serge. (On passera sous silence la reprise finale de Carla Bruni, de peur de finir avec un gnon, comme Gainsbarre un soir de concert à Strasbourg)