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Croyez le ou non, Lady Jane sort son cinquième album, et les quatre premiers sont passés inaperçus. Notre cellule « je vais te trouver avant tout le monde » a probablement fermé ses portes à la sortie des quatre premiers, ou a fermé les yeux noyés qu’elle était par les flots de nouveautés qui semble s’abattre avec la même fréquence que les vagues s’écrasent sur les châteaux de sable de nos vacances (là c’est le spleen qui m’emporte).

Donc un cinquième album d’un groupe nous arrivant de Rennes (un de plus dans la marmite prodigieuse de la capitale bretonne) et une bouffée d’oxygène, un gros coup de géni dans le blues, celui ci se prenant une cure de jouvence en se confrontant à des styles différents, l’envoyant dans des sons pas très bleu plutôt rouge vif avec le frottement, le tout avec une farouche envie de le voir faire bouger le bas des reins de jeune femme à la tenue aussi sexy que courte. Les chansons ne dépassent pas les 3mn30, elles sont comme des vignettes pop bluzy, que l’on imaginent danser avec les deux bras droits devant nous, montant et descendant au rythme de la chanson comme sur « Say Hello ». Car si le blues prend une petite cure de jouvence, le psychédélisme lui une cure d’amaigrissement lui permettant de mieux rentrer dans une petite tenue. On est émerveillé par la justesse de la production. Le disque est dégrossi, s’interdisant les sons lourds et effrontés, même si parfois l’harmonica s’autorise quelques escapades sur les terres bruitistes de Sonic Youth.

Un blues dévergondé, le psychédélisme slim et présentable à belle maman, le tout arrangé avec une justesse étonnante et rare. On pourra d’ailleurs toujours regretté que cela s’alourdisse un peu, mais pourquoi plutôt ne pas se réjouir d’entendre un titre comme « Madoline Song » qui ne se prend pas pour la septième merveille du monde en se lançant dans une boucle interminable et grossière à la kula Shaker. Non, dans Lady Jane il y a Lady, et une Lady elle sait se tenir, mais si elle est au fond d’elle dévergondée. Elle a l’œil coquin, elle sait se faire désirer, mais elle a une classe naturelle qui font que ses bonnes maniéres sont aussi des cailloux semés pour nous envoyé dans des chemins moins policés.

« Things We Forgot On Vacation » a tout du disque que l’on aime gouter quand le temps nous est offert de se prélasser, de ne pas penser à lui comme une chose qui nous échappe. Lady Jane a accouché d’un disque qui arrête le temps, qui nous donne l’occasion de vivre et de respirer, sans véritablement penser à demain, au blues de la réalité. Définitivement un groupe qui change le blues et qui nous offre des vacances, que nous ne prendrons plus sans eux.




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