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I Come From Pop… Rarement un nom de groupe n’aura aussi bien défini les ambitions de ses interprètes. Se revendiquant d’une lignée mélodique incluant Beatles, Elliott Smith ou Bon Iver, ce trio brestois semble à la recherche d’une clarté absolue, d’une évidence harmonique qui ne se discuterait pas. Sur ce point, la réussite de ce premier LP parait incontestable : en dix titres tout autant atmosphériques que potentiellement tubesques, ICFP fournit une musique riche et complexe dans ses arrangements comme dans ses empilements sonores mais parfaitement limpide, voire épurée, à l’écoute. Car si le groupe se permet de fusionner Stratocaster et Taxam, Univox Bass et Fender (parmi une ribambelle d’autres instruments), il ne perd jamais à l’esprit que la profusion des pistes ne vise qu’à une sensation de plénitude et de rêve éveillé. Un peu comme Radiohead au temps de « Karma Police » et « Paranoid Android », ICFP compose une sorte de bande-son pour l’époque : s’efforçant de fournir des caresses explicitement mélodiques mais sans chercher à camoufler l’orage qui gronde en sourdine (quelques déflagrations électriques et rythmes martiaux viennent parfois perturber cette marche angélique).

Porté par la voix rassurante de Pascal Le Floc’h (aussi féminine que le chant de Godin et Dunckel de Air), I Come From Pop possède l’avantage de ne pas trop louer allégeance aveugle à l’égard du passé. Au contraire : si Pascal Le Floc’h, François Joncour et Laurent Gueguen viennent effectivement de la pop, ils l’envisagent façon territoire d’expérimentations, laboratoire scientifique, dosage de pipettes. Pas question pour ICFP de banalement réciter des leçons apprises par cœur lors des premiers émois musicaux. Ici, la pop, quand bien même possède-t-elle des atouts de charme (à l’instar de l’irrésistible refrain de « Underwater Game » ou de la soudaine accélération rythmique de « Curse »), refuse de se cantonner à la recette passe-partout. On aime lorsque des groupes (français ou pas, qu’importe) maitrisent parfaitement le langage de la pop, pourraient sans difficulté sortir des disques érudits et techniquement accrocheurs, mais, inversement, préfèrent le danger au confort, la recherche sonore à la quiétude du savoir-faire, le besoin de se surprendre (et donc de surprendre) plutôt que l’érudition mélomane.




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