J’avais besoin de ça, juste de ça, un peuple, une tribu, un unisson, un chœur rien que pour moi dans un temple de coton, une fois quitté le maquillage de milles sons juxtaposés, juste ça, une voix menant les voix au rythme d’un matin de printemps, du simple, de l’émouvant, de la sensation fraiche qui aurait pour force le bonheur d’une tartine de pain, de pas de mioche sur le parquet, des choses si facilement merveilleuses, une nuée de copains dans un espace immense. Il y a de la joie sincère dans ce chant, du plaisir entier, puissant, gorgé de blues et de gospels dont la classe entraine et fait que les pieds feulent les trottoirs, et les tristesses même sourient. Milla, qu’il est bon que tu sois venue de ta voix si précise, si contrôlée et libre a la fois, si brillante et ciselée par orfèvres divins, et quel délicat gout pour ces harmonies a cappella juste bercées de timides mélodies sonores, une voix qui est soleil souple, rayon de lumière se baladant entre deux rideaux sagement sauvages. J’imagine ton plaisir, Milla, quand tu possèdes cette arme lumineuse qui enchante les heures et couvre plaies et vides, et l’use si aisément dans ces 4 petites pièces de théâtre que tu offre sans avarice.

Milla offre la clarté et souplesse d’une voix chaude si intelligemment accompagnée d’harmonies vocales qui ruissellent et jamais ne débordent (boxes est un exercice de mariage ou les voies s’aiment vraiment), voix qui s’enroule comme foulard de soie aux rythmes plus enlevés (Nevermind), plus troublée et infantile, plus proche et touchée, nageant suavement sur les ondes d’impressions multicolores(Glad to let me know), et puis voix se donnant du plaisir a exister, pleine de moments, d’instants intemporels (Should i be). Qu’il est bon de t’avoir écouté a ce moment juste de moi, quand j’avais besoin d’un bon petit plaisir facile, inconscient, et qu’il sera bon revenir a ta gorge au besoin des choses heureuses.