Il y a elle. Il y a lui. Il y a la pochette. L’intrigante image. Est elle pieuse ? Est elle en partance, vers un retour à la sauvagerie ? De quel côté de l’enfer sommes nous ici ? Le mal est il fait ? Sommes nous brulés, sommes nous frigorifiés ? Avant nous le choix en écoutant ce disque en 4 actes.
Elle c’est Odile Closset, de formation classique. C’est elle la voix. Une voix fragile qui sait nous envoyer dans un paradis qui cultive des idées qui nous promettent l’enfer. Lui c’est Manu Markou qui a certainement succombé à Odile. Il a décidé de la mettre en musique, de la faire chanter. Pour ce quatrième album ils s’attaquent aux Limbes, ensembles, à force de chansons électro pop, de ballades futuristes, de pop song qui trouveraient leurs racines dans le meilleur de Hardy de Serge Gainsbourg, dans les expériences d’Areski Belkacem.
L’entrée dans les Limbes n’est pas facile, et il faudra la sirène Odile pour nous attirer et nous faire chavirer. « Le Layon » est le premier stade pour une absolution totale de notre curiosité, celle ci est remerciée de nous avoir porté jusqu’ici. Jamais « Génocide » n’aura eu une connotation aussi cristalline, presque élégiaque, chanson quasi érotique, Odile semblant se donner devant nous, nous la prenons, nous enfonçons corps et âmes dans ce titre qui extermine toutes les retenues que nous pouvions avoir, quitte à succomber à l’enfer. Nous finirons par partir avec elle et son « Incident de Parcours » que Françoise Hardy aurait pu chanter si son aigreur de la vieillesse ne la rangeait pas dans les nouveaux réacs, ou à Jeanne B. qui attendrait un Gainsbourg qui arriverait « Diffèrent » plus si alone.
« Les Limbes » est une frontière, et pour la passer un passeport est nécessaire, mais le voyage en vaut la chandelle.