De St.Lô on retient le souffle obscur, cette énergie particulière et sépulcrale, qui explose notamment sur la reprise d’un folk traditionnel, In The Pines, repris en son temps par Kurt Cobain. Signant l’identité complexe et déconcertante de cette musique électronique déchirée par une sublime voix soul. S’enchevêtrent alors boucles électro dansantes, une âme rock et tendue, abstract hip hop...Et s’enchaînent des titres tous habités, hantés presque, par un spleen tenace et élégant.
Un groove entraînant mais triste. Nocturne et urbaine, musique cérébrale mais puissamment sauvage, musique de club et de trottoir. De rue, de sa diversité, son énergie ambivalente, gracieuse et chaotique, belle...Violente aussi. Mélodieuse, accidentée, accueillante et dangereuse.
St.Lô creuse un sillon prestigieux, celui de Death In Vegas, d’Unkle… De ces groupes qui démontrent que la musique de club peut être profondément intelligente, que la house se pare d’éclats ombreux, qu’elle peut même s’enténébrer, être dramatique …E devenir terriblement rayonnante...Comme un oxymore musical...