Laredo. Wikipedia, Laredo, il y a un Laredo en Espagne, il y a un Laredo au Texas. Il est difficile pour des nomades de dire on est de là, quand ce là est présent dans tant d’états et pays. Laredo, Texas, 236.091 habitants, qui ne sortent que le soir, quand l’asphalte n’enflamme plus les chairs, et ne laisse en ébullition amorphe les cerveaux. Laredo, quartier a quartier, familles dissoutes, familles normales et anormales, des gens d’ici et là espérant une certaine fraicheur pour émigrer vers les ailleurs, sans baigner ses sueurs dans le Rio Grande qui le sépare de l’autre culture. Laredo, rue a rue, se teint de l’autre rive qu’on le désire ou non, et dans cette proximité brulante, la Famille Gibson, cherche l’abri d’un son pour s’échapper de là sans, quand même la brulure, prendre un bout de cette terre, de ce fleuve, et de son au-delà. Texas, l’Amérique de nos cinés d’enfance, de ces sons country rythmé aux colts de Jack Palance et mister Wayne, mais, dans la torpeur de Laredo, La famille Gibson avoue n’avoir jamais été de là, mais de Nouvelle Zélande, puis de Brooklyn, puis d’ailleurs, mais Laredo est là comme une lamentation de cowboy qu’un Cash déverse sur la terre texane, Laredo est là comme un western des 70, avec furie et cette liberté de dire, de chanter, de rager. Les chansons des frères Gibson sont des folks dylanesques des seventies sombres, matraquées par des rythmes de chevauchées sauvages, des histoires d’amours simples tournées comme écrous à la poésie de la douleur. Je me demande pourquoi je me suis mis dans ces rues ou crève le soleil de trop de soleil, ce folk country, a l’ embrun vocal de rock, aux odeurs mexicaines même, a un fond froid, une puissance régénératrice incroyable, le pouvoir d’envouter, comme serpent a sonnette, pour cet Homeless que Rem aurait aimé dans ses débuts merveilleux et que les Européens savoureraient comme hymne américain par excellence, joyeux et enlevé comme venin en sauce, par l’enivrement de leurs liesses, et cet arrière fond sonore de profondes pensées, parce que retourner sur les terres de Laredo, c’est reprendre des forces pour le chemin, renflouer en soi assez de plaisirs et joies pour survivre aux froids de la vieille Europe, parce que les américains ont ce don de faire penser qu’ils le font mieux que le reste du monde, et même si c’est faux, on écoute le pied en bataille chaque énergie, chaque histoire qui circulent dans les rues texanes de nos besoins de bonheurs faciles, Streets of Laredo est ça, un médicament US a nos petites oxydations européennes.