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Ils ont le nom le plus débile, drôle ou inepte (au choix) entendu depuis The Flying Saucer Attack ou I Am Kloot. Ils ont appelé leur premier album d’une façon absolument nulle (nous décrire ? nous ? pourquoi ? hein ? quoi ?). La pochette de cet album ressemble au plus laid des bermudas LC Waïkiki du plus regrettable des jours de juillet 86. Avant même d’en avoir entendu une note, il y avait déjà trois bonnes raisons d’avoir un faible pour Dogs Die In Hot Cars. Mais il en fallait une quatrième, qui aurait trait, disons à…la musique. Alors la voici, mesdames et messieurs les lecteurs d’adecouvrirabsolument.com : ils tiennent LE tube 2004, le seul morceau capable de rivaliser en fin de bilan avec du lourd comme le " Take Me Out " de Franz Ferdinand, le " Banquet " de Bloc Party ou O-Zone. Ça s’appelle, accrochez-vous, " I Love You ’Cause I Have To " et c’est une boule d’euphorie merveilleuse. Couplet ska à la Madness, chœurs sur trampoline, pont avec synthés, refrain extatique en enfiévré rehaussé par l’arme fatale de la pop qui tue : l’orgue Farfisa. Et cette voix…le sosie plus que troublant du vénérable Andy Partridge des non moins vénérables XTC. Alors là, comme tout bon fan d’indé que vous êtes et que je suis également, vous allez vous secouer la frange de dépit, vous allez me donnez une tape sur mon épaule virtuelle, et d’un regard plein de reproches vous allez faire " écoute koko, t’es bien gentil là hein mais le revival 80’s, là genre, ça commence à être relou ". Oui c’est vrai. Sauf que là on ne parle plus de Human League, Duran Duran ou mêmes des énièmes ersatz sous-vide du Gang Of Four, c’est-à-dire pour suiveurs de hype qui aiment s’habiller en fluo pour être décalé et prendre leur petit-dej au Palais de Tokyo. On parle ici d’une pop fougueuse et singulière, celle, donc, de XTC ou des Dexys Midnight Runners, celle des grands défenseurs d’une musique baroque ET urgente, intelligente ET ludique. La face A de " Please Describe Yourself " est de ce point de vue assez inespérée : ça commence avec " Godhopping ", son motif de piano funky, ses changements harmoniques inattendus à la XTC, son refrain à reprendre à tue-tête. Ça enchaîne avec le tube déjà mentionné et avec " Lounger ", ode à l’idiotie (car oui ce sont des paroliers très crétins aussi) qui deviendra à coup sûr le meilleur ami de ton réveil matin. Ça termine avec les deux mid-tempo " Celebrity Sanctum " (chanson d’amour à Lucy Liu, Angelina Jolie et Catherine Zeta-Jones) et " Somewhat Off The Way " (la seul chanson rock qui à ma connaissance encourage le travail scolaire), qui sont plutôt de vraies réussites. La face B pâtit de ce départ extraordinaire, puisqu’avec " Apples & Oranges " ou " Paul Newman’s Eyes " apparaissent les premiers signes d’une baisse de régime. Lesquelles sont immédiatement rachetés par l’immense " Modern Woman ", écheveau pop complexe en forme d’hymne idiot sur le féminisme, et dont le refrain mérite d’être cité in extenso : " 21st century/ Venus via Mars/ There is no need for the barbershop/ We don’t need guitars/ Modern Woman’s Modern Man, they’re showin’ us how/ We’re losing c-c-c-control/ And it’s over now ". Que rajouter après ça ? Une chose : que ces gens, une fois de plus, sont Ecossais, et que ça commence à faire beaucoup (non mais c’est ça, qu’est-ce qu’ils mettent dans leur Guinness ?). Sinon rien, on écoute, on finit sachronique, et on danse comme un débile.




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