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Je le sais, mon avenir de vieillard est une maison de pécheur au bord d’un océan, je ne sais où, ni quand, je sais que je m’endormirai au ronflement des vagues, dans une paix plus acceptée qu’acquise, assis sous un porche, quand les heures se ralentissent au bord des nuits, j’écouterai sans doute cela, pour partir en paix avec moi-même, et bien que cela étonne certain. Etonnant, parce que je sais bien peu de Jazz, de lounge, de Easy listening, mais j’ai eu des moments intenses sur Mo ‘Horizon, sur Padilla et les latin groove, la nova Bossa nova, j’ai eu des pianotements de doigts sur Cesaria Evora, Compay Segundo, et des transes de joies sur le répétitif Karmakoma des Massive Attack, jamais je n’ai posé de freins sur les musiques, ce serait comme avoir milles livres et ne vouloir vivre que d’une page, je suis prophète et apôtre de l’idée que plus nos oreilles s’ouvrent, plus de sons elles connaissent, n’est-ce pas logique. Voila pourquoi j’ai accepté ce voyage en barque de pécheur le long des côtes de Scheeba, pour voir les rivages d’autres manières, et peut être trouver cette plage ou bâtir mon dernier refuge. Scheeba connait chaque vice et bonté de ce lounge, chill out, d’étés sensuels et lieux cools, les cliquetis des glaçons et le jeu des bulles qui fuient des champagnes, des rythmes cycliques et des chaleurs faciles, c’est une baignoire pleine de sels parfumés, son vin blanc et son rayon doux de soleil sur la céramique, les vagues sont assagies et le fil de l’eau ne coupe même pas le temps, « là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté ». La voix de Djela est une douceur légèrement écorchée, juste pour différencier le murmure du chant, et se poser comme papillon sur ces lignes Drums and Bass. Les sons exotiques frôlent le plastique, les sons électroniques se font naturels, l’amalgame, l’osmose fonctionne, et malgré ma peur et méfiance envers les musiciens trip-hop, reggae ou Dub, je me surprends a dériver sur leurs compos sensibles et éclairées, sans doute l’hiver tend a nous faire désirer les chaleurs côtières, sans doute l’humeur de ce jour a besoin d’un lancinant saxo sur des bongos et rythmes enlevés, peut être ceci, peut être cela, mais sans doute tout ça fait de ce « Queen of Scheeba » un disque tant agréable qu’il persiste et signe sur nos ouïes dans ces soirées intimes a rester dans les bras d’une muse, un don particulier de pousser les sens a une thérapie de repos insouciant, pimenté d’un zeste de ce jazz d’accès facile aux profanes, de cette soul calme, sans rébellion sinon le son. Je reste encore sage, mon domaine est une musique bien plus acide, de tristesses sans contrastes, de lamentations et ombres, mais en étant humain, il faut reconnaitre le besoin d’autres choses parfois, de laisser le sous-marinisme et s’attaquer aux ciels, de laisser la cité et trouver la plage, jamais, au grand jamais, un plaisir doit en cacher un autre, dans nos mains de prendre tout ce qui nous est offert, et cet instant au soleil est un plaisir sage, chaud, et en plus, terriblement bien fait, de ces épisodes auditifs qui posent les galets aux vides que laissent les briques irrégulières de ma cabane de pécheur.




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