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On est d’abord attiré par l’identité artistique choisie par le toulousain Florent Paris (Hors Sujet, aussi limpide qu’accrocheur), puis par l’imposante activité du musicien (BOF, ciné-concerts, pièces de danse), enfin par l’intitulé des deux compositions constituant ce nouvel EP (« C’est comme ça que les fantômes reviennent », meilleure idée de titre en cette fin d’année). Prévenue, l’oreille vierge s’attend à un maelström post-rock instrumental, à de longues plages oscillant entre la sueur et la braise… Et dans un sens, « L’ancre et la tempête » démarre de façon similaire aux suppositions : mise en bouche épurée, faux calme qui menace de virer… à la tempête. On redoute une leçon parfaitement maitrisée mais trop révérencieuse, une application mélomane de quelques préceptes issus de la fin 90’s. Mais non. Car soudain, par mégarde : l’émotion à l’état brut, l’adrénaline qui transperce les cœurs. Beau fantasme aujourd’hui assouvi : l’ambient de Shriekback s’accouple aux comptines rock de Mogwai, avec un certain détour par Jozef van Wissem et SQÜRL.

Chez Hors Sujet, l’ambient est un centre nerveux qui n’hésite guère à laisser fuser un flot de passions tristes, de lyrismes contenus – comme une tragédie qui, par un soudain retournement, se verrait porteuse d’espoir. Les pics rock n’en sont que plus marquants, et violents, car contrebalancés par une luminosité atmosphérique, par une assise confessionnelle. Touchante fusion entre une aciérie et le regard des anges, entre la planète Giedi Prime et le ciel au-dessus de Berlin… Il faut, en effet, que Jim Jarmusch ou Michael Mann se penchent sur le travail de Florent Paris : ils tiennent ici une bonne partie de leurs prochaines BOF.




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