Nous étions sans nouvelles de Hot Flowers depuis 2010 et l’album « Workhouse », groupe qui nous avait fait confiance avec une participation au Volume 2, quand nous lancions cette idée des compilations ADA,.
A la réception d’un mail pour nous annoncer la sortie d’un nouvel album nous nous réjouissions de retrouver un des fleurons de la scène garage française, une musique plus à même de fréquenter les coursives du parc Lescure que celle du nouveau stade de Bordeaux. Si avec le temps le groupe semble s’être « assagie » ce n’est que le temps de nous présenter quelques chansons qui verraient quand même le Wedding Présent trouver enfin une table où se poser pour un mariage avec un Gumball sous camisole ou un Sebadoh qui aurait préféré faire du surf plutôt que de boire de la mauvaise bière en faisant des dessins à l’eau de javel (putain de « Sorrow »).
Mais dans le fond Hot Flowers semble ne pas avoir changé, ne perdant pas son temps inutilement, délivrant des chansons de moins de deux minutes aussi roboratives et appétissantes qu’une pâtisserie pleine de crème, sauf que nos deux pâtissiers ajouteront à celles ci du piment, des haricots sauteurs et des pétards à faire exploser avant de souffler sur les bougies. « Beerfly » regorge de moments d’une folie créatrice compulsive, générant des chansons aussi improbables que cinglées, comme l’est par exemple « Gretschen » chanson qui n’arrive pas à reprendre son souffle et qui du coup se laisse catapulter par les éléments, dévalant un dénivelé hallucinant sans un cri de douleur obsolète. Hot Flowers ne s’embête pas avec des fins qui devraient amener la suite en douceur. Chez eux les morceaux s’enchainent sans que vous ayez le temps d’enlever vos cale-pieds pour reprendre à boire, car après un titre aussi destructeur que « Rebel Without a Cause » la gorge est sèche.
Rebondissant, échappant à la moindre parcelle de silence, « Beerfly » est un disque brut et massif, qui sait nous étonner quand il le faut (« Mon Univers » est peut être le morceau manquant sur le dernier album des Thugs) nous amuser toujours, comme des fous du volant qui rigoleraient à plein poumons de faire un doigt à la mort dans les tournants.
Vivons vite, vivons avec Hot Flowers.