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PLAN B :

Un lourd penchant pour les petites choses gentiment chaloupées à tendance un peu ringarde. J’avais comme souvent en tête des choses comme « Till there was you » reprise par les beatles of course ! J’avais envie d’inscrire « Plan B » dans le Los Angeles des années 30-40 … D’où les références à Johnny Weissmüller … et de façon plus larvée, voire dissimulée à l’affaire du Dahlia Noir. Dans la chanson, le personnage principal, sorte de vantard remis à sa place par sa nana, promet à sa belle de lui faire l’amour dans une limousine tout au long d’une avenue qui partirait grosso modo de la Franklin House (maison présumée du meurtrier du Dahlia) … Sauf que la fille lui répond qu’en gros ça ne durerait jusqu’à 2 pâtés de maisons plus loin …

ME AS A CHEESECAKE :

C’est une suite d’accords que je traînais depuis des années … Et puis ça s’est déclenché quand je me suis dit que je pourrais faire un autoportrait sous forme de recette de pâtisserie. J’avais en tête la photo de Bruce Naumann intitulée « Self-portrait as a fountain » où on le voit juste torse nu en train de faire jaillir de l’eau de sa bouche … C’est donc un autoportrait en cheesecake. J’ai pas pu m’empêcher de mélanger Mary Poppins (a spoonful of sugar helps the medicine go down …) avec le brown sugar (plus tendancieux) des stones …quitte à rester dans les sucreries …

WINGS ON HER MONKEY :

C’est une chanson directement inspirée après la lecture de la biographie d’Edie Sedgwick. Tout compte fait … vie de merde …

POPCORN IN A MICROWAVE :

J’ai perdu un ami qui n’a vraiment pas su gérer la crise de la cinquantaine. On l’a vu se détériorer petit à petit sous nos yeux sans rien pouvoir faire. Une force de la nature qui s’est retournée contre elle-même. A un moment, j’avais vraiment l’impression qu’il se boursoufflait comme un popcorn …

PUZZLE MAN :

Ce serait plutôt une chanson au départ à propos d’un couple où lui se saigne à blanc pour elle. Se met littéralement en 4 … et elle, aurait tendance à le revendre en pièces détachées sur internet ! Et puis c’est devenu un peu parodique avec cette partie planante au milieu qui se la joue Pink Floyd du pauvre …

A VIEW TO THE BACK OF THE 8 BALL :

Mon petit bonheur !! Elle est venue toute seule ! Je venais de m’acheter des bottines et je rentrais un jour chez moi. Habillé en noir, lunettes de soleil, bottines … Bon … j’habite vers un Aldi miteux, à côté d’un bureau de poste encore moins glamour que Jackie Sardou, c’est dire … Et là, sur le parking avec mes bottines et ma veste noire, je me suis vu en train de me la raconter au milieu de ce décor qui ne pouvait coller avec aucun de mes fantasmes … Je me suis senti assez con. Déguisé. Du coup, j’ai imaginé un mec un peu bloqué dans le passé, inadapté, mais dont la fille qui m’intéresse serait amoureuse … et en même temps à la fin du morceau, ce type, c’est un peu moi-même … bref … Je gambergeais ça quand je suis tombé sur l’expression « to be behind the 8 ball » en lisant la bio (décidément, qu’est ce que je lis comme biographies !!!) d’Hitchcock. L’expression veut dire qu’on est en situation difficile. Au billard, quand on est derrière la boule 8, c’est mal barré … par extension, ça veut dire « mal barré » …Avec vue sur l’arrière de la boule 8.

PETER PAN & WENDY POT :

Il y a plusieurs moments de vie dans cette chanson. Des moments assez contrastés. Bons, mauvais et très mauvais. La raison pour laquelle j’ai eu envie d’y intégrer Peter Poêle et Wendy Casserole (littéralement dans le texte) m’échappe un peu. Au départ, je me souviens surtout m’être retrouvé seul et peinard à Paris, avec une furieuse envie d’aller au cinéma … seul … peinard, popcorn, énorme écran dans les premiers rangs… 12 euros … fait quand-même un peu chier … et que je suis allé voir « Somewhere » de Sofia Coppola. Je crois que j’ai continué de flotter pendant quelques jours après. Rentables, tout compte fait les 12 euros !

PRAGMATIC POEM :

Une chanson pour mon amie.

SUNNY SEASON :

Mince, encore une chanson perso … Celle-ci elle est pour mon fils. Elle s’appelle Sunny Season parce que son prénom converti en anglais est en rapport à l’été. That’s all !

ON & IN :

A un moment je me suis mis à réfléchir sur certains mots qui changeaient si on modifiait une syllabe en passant de « On » à « In » … principalement « String » et « Strong », d’ailleurs … Et puis ça a donné ce truc un peu loufoque où un type se retrouve à subir une fille qui prend les « On » pour des « In ». Juste absurde.

MRS PEELINGS :

Il s’agit d’un couple qui baise dans des endroits publics. Un peu sur le modèle de ce sketch de Woody Allen dans « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe …etc … ». Bref. Ils ont pour habitude de faire l’amour au marché. Dans les réserves, sous les étals … sauf qu’au bout d’un moment ça devient en quelque sorte contagieux … et tout le monde se retrouve à forniquer dans tous les sens, transformant le paisible marché du dimanche en redoutable orgie !! Le tout souhaité comme une sorte de collision entre les Kinks et Burt Bacharach. Mrs Peelings, parce qu’un peu Emma Peel et qu’en même temps on reste dans le domaine des fruits et légumes … Madame Epluchures. J’ai un pote qui dit souvent ça : « Je vais t’éplucher ». Ca me fait plutôt marrer comme expression

A HUCKLEBERRY IN MY NEIGHBORHOOD :

Une autre chanson pour mon amie. C’est un peu mon amoureuse, un pote, une amie d’enfance.

Photos Thierry Guignard