Les paris entre potes font partie des choses sur lesquelles il est souvent préférable de ne pas trop s’étendre. Vas-y, prends trente secondes. Voilà. Tu vois de quoi je parle.

Tu vas me dire, çà dépend de tes potes, et effectivement, sans rien connaître des circonstances qui ont amené Sin Fang, Sóley & Örvar Smárason à faire ce pari de sortir un titre par mois pendant un an dont Team Dreams en serait la synthèse, il est évident que l’idée de voir collaborer de nouveau Sóley ( dont les deux derniers albums Ask The Deep et Endless Summer nous avait plus que séduit) et Sindri Már Sigfússon aka Sing Fang avec lequel elle avait déjà collaboré au sein du groupe Seabear sur deux disques magnifiques, dont l’inusable The Ghost That Carried Us Away en 2007, avait tout pour séduire.

On retrouve donc avec un plaisir tout de suite familier les compositions faussement simples et minimales où les voix de Sóley et de Sing Fang se répondent, se complètent et diffusent un sentiment évanescent de douce mélancolie notamment sur Love Will Leave You Cold , The Sun Will Go Out , Wasted ( tiens un indice peut-être sur la soirée de ce pari fou ?) ou l’émouvant Citrus light .

Limiter à ce lien si vite retrouvé entre les deux protagonistes issus de Seabear serait minimiser l’apport de Örvar Smárason ( co-fondateur de Múm et membre de FM Belfast) dont l’art des arrangements rythmiques et électroniques vient dynamiser Black Screen, impulser un rythme chaloupé à Used And Confused ou transcender l’inaugural et entêtant Random Haiku Generator.

Le très beau Dream Team Party Kids offre un final tout en suspension sous l’influence de claviers rêveurs à Team Dreams qui non seulement démontre une nouvelle preuve du talent des initiateurs de ce projet, de l’extrême cohérence et richesse de l’ensemble, mais aussi que les idées les plus folles amènent parfois les plus belles réussites. Et çà à ADA, on y croit dur comme fer.

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