Comme dirait le poète, les hommages se ramassent à la pelle. Nous ne comptons plus les albums tributes, les à manière de, les je me suis tellement inspiré de son oeuvre que j’ai fini par croire que j’étais lui alors que lui n’a jamais été moi (les exemples se ramassent aussi à la pelle).
Généralement ceux-ci consacrent un disque patrimonial, un artiste influent ou marquant, ou alors une pièce qui a fini par susciter la curiosité des mélomanes, car introuvable. [kataplismik] n’est pas allé chercher dans l’une de ses trois rubriques, mais dans une malle plus personnelle. En rendant hommage au " Tortuga" de Sons Of Frida par la pochette et via la reprise de « Mirinda », le groupe donne un éclairage touchant à un des maillons forts du label Zéro égal petit intérieur.
Là où l’hommage tend à la prouesse artistique, c’est que même les titres orignaux semblent des versions acoustiques du post rock mélodique et accrocheur de Sons of Frida.
Avec [kataplismik] tout est fait avec doigté, précision et poésie (la liaison entre « Atrax Robustus et Miranda » en est une démonstration digne d’une Neil Hannon parcourant l’Europe non pas en train, mais via des chemins de campagne). Les quatre morceaux originaux (pour les arachnophobes, la musique de [kataplismik] pourrait adoucir leurs peurs) d’un onirisme câlin, des arpèges comme des caresses pour nos oreilles.
Cette musique ne tombe jamais dans le démonstratif (regarde comme je la gratte bien ma guitare) et propose même un voyage presque onirique (comment ne pas se rêver dans le désert de l’Arizona au soleil couchant en écoutant "Acanthoscurria Geniculata ") tout au long de ces titres, offrant même une place de choix à la trompette de Nounours le de temps "Kukulcania Hibernalis ", comme si Calexico signait un hommage à Yann Tiersen…..un de plus donc.
Rendez donc hommage à [kataplismik] de nous offrir un disque qui n’oublie jamais d’être dans le beau.