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Quelqu’un qui m’est très proche me disait toujours, tu sais Gérald dans la vie il n’y a pas de hasard ni de coïncidence, il y a des choses qui dans un espace temps réduit se confrontent pour mieux nous questionner. Je repense souvent à cela, surtout quand, pendant un week-end consumériste venant d’une tradition américaine, je recevais le dvd du documentaire « Fragments Folk » réalisé par Thomas Lincker.

Emballé par le sujet, je n’ai pas attendu d’empiler cette livraison sur les autres de la semaine, je me jetais sur celui-ci, alimentant un de ces objets du passé qui était il y a peu de temps encore un signe intérieur de modernité, un lecteur dvd.

Mais en quoi allez-vous me dire, cette livraison irait à l’encontre de la frénésie de consommation.

Déjà, car le mot frénétique est assurément banni du dictionnaire des protagonistes de ce documentaire, qui sans vivrent dans le dépouillement, préfèrent la compagnie d’un paysage plutôt que celle des néons. Ensuite et surtout, car, le sujet principal, le Folk, n’a jamais couru après la modernité et encore moi dans l’accumulation, ou si, celle des mots et des mélodies comme les seules valeurs qui pourraient alimenter un possible trésor. Ne tombant jamais dans les clichés, le documentaire impose déjà une réalité qui rassemble l’ensemble des musiciens ; La recherche d’une douceur de vivre, d’une symbiose avec un environnement choisi (privilégiant la qualité à la supposée facilité) et de la rencontre via des chansons.

Les lecteurs d’ADA, les auditeurs de nos compilations auront le plaisir de mettre des visages sur certains interprètes (Will Straton, Tims Burns, Sam Moss…..), de connaitre leur environnement (les Vosges superstar, et ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire) et trouver via des images et des interviews, les clés pour mieux comprendre un répertoire qui tout en trouvant ses racines de l’autre côté de l’Atlantique (comme quoi il arrive de belles choses des États Unis) parvient à se nourrir des lieux où la terre est encore une mère nourricière et non la sous-couche d’une « betonnification » à outrance.

Art du partage, de la transmission (il y a quelque chose de cet ordre dans cette musique), le Folk établit un lien fort pour tous ceux qui le cultivent, sans que ceux-ci se drapent d’un gilet de revendication ou en se coupant des autres. À la fois art, le Folk tient une forme de contradiction, car la solution qu’il offre à des musiciens de pouvoir traduire les émotions, de raconter les histoires mêmes les plus simples comme une ballade dans un sous-bois, est d’une modernité absolue, aucune machine moderne n’arrivant à retranscrire ce que l’homme peut avoir en lui aussi bien que cette musique.

Fragments Folk, comme des fragments de vie, un voyage musical émouvant, qui échappe à une époque qui elle nous file entre les doigts depuis quelque temps. Le Folk s’enracine, sauvant nos âmes, nous éloignant de l’inutile pour nous rapprocher de la seule chose qui vaille, la vie. Une leçon de choses par des musiciens comme des hérauts de ces temps contrariés.




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