Ce ne sont pas un, mais deux albums dont nous allons vous parler. Deux albums d’un même groupe, ou plutôt d’un duo au nom plus qu’évocateur Rome Buyce Night. Enregistrés comme si l’un devait être le négatif de l’autre, « Matricule » et « Micro Sainte » nous offrent deux alternatives bien différentes l’une de l’autre. D’un côté il y a "Matricule", disque post rock psyché, qui fait la part belle aux nappes, aux atmosphères, à l’étirement des sons. « Matricule » est un disque presque facile, qui donne aux sons des images à transcrire. Si les influences sont légions, c’est que "Matricule" a dû se forger dans des arts différents. Pour « Micro Sainte » le son est volontairement plus rêche, plus frontal. Les guitares brouillent des pistes, non pas en les éloignant, non en faisant surgir un mur de son. Si on peut parler de facture plus pop (on adorera se repasser en boucle « Palm Overdrive ») « Micro Sainte » ne dénoterait pas au sein de « Matrice », pas plus que l’autre en lui d’ailleurs. Enfants batards entre autre de GYBE, Rome Buyce Night vient de se construire un empire musical, une œuvre pharaonique à l’heure du numérique, une cathédrale dans laquelle nous espérons qu’ils ne se seront pas enterrés.