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Ce ne sont pas vraiment des inconnus que nous vous présentons. Nous les avons déjà croisés deux fois depuis 2008. Une fois chez Matamore, l’autre déjà chez Humpty Dumpty Records. Ils ne sont pas inconnus, mais ils ont changé de nom, échangeant le V.O. (cauchemar quand vous recherchez le groupe sur un moteur de recherche) pour un patronyme plus facile à localiser, River into Lake.

Aux commandes Boris Gronemberger, que nous avions déjà croisé chez Girls in Hawaii ou avec Françoiz Breut. Le cap pris semble assez simple dans sa direction, mais le chemin utilisé en est un plus compliqué, car « Let The Beast Out » est une orgie sonore, une épopée mélodique, chaque instants de chaques chansons semblant aux prises avec l’ambition de ne rien prévoir, de mettre l’auditeur actuel dans celle plus reposante de l’auditeur d‘autrefois qui avait une dizaine de disques à écouter dans son mois, là où l’époque actuelle tend vers la même proportion, mais à la journée.

Et c’est déjà là où le disque nous interpelle, c’est qu’il parvient à capter notre attention et à ne pas la lacher, lui imposant de façon pacifique de plonger dans ce disque, laissant l’apnée aux gens préssés, pour une plongée plus en adéquation avec la nature, avec un temps qui au final n’est pas elastique à partir du moment où nous le décidons. River Into Lake est dans cette optique, celle de ne rien retirer de ses constructions, sans à contrario tomber dans le trop-plein de divagation, de chemin de traverse, de remplissage.

Sans étirer la matière, le groupe laisse la place à la création, se jouant des styles et des étiquettes, de baladant avec maestria dans des contrées nouvelles (l’intro de "Devil’s Hand" est de ce point de vue une pure merveille) s’échappant de sa zone de confort.

« Let The Beast Out » est un disque sur notre époque et contre ce que nous faisons d’elle, un vaste champ de ruine où seul le binaire aurait sa place. River Into Lake est tout sauf cela, il pourrait être une oasis vertueuse et vertigineuse un endroit à préserver absolument. Quand la pop prend de la hauteur et de la profondeur.




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