> Critiques > Labellisés


  • 5 mars 2007 /
    Spide
    “Rodent”

    rédigé par Yann
      notez cet album


Né il y a maintenant 3 ans avec pour objectif premier la réalisation d’un film d’épouvante bricolé, le jeune label strasbourgeois Vergo records propose sa troisième référence avec ce premier album de Spide enregistré en quelques jours selon les préceptes habituels du collectif alsacien : restriction drastique des moyens de production et conditions techniques volontairement limitées. Comme planter du cabernet-sauvignon ailleurs (au hasard la Californie) que dans ses terres de prédilection (le bordelais) ne permet pas d’obtenir un bon vin, tenter de jouer une musique typiquement américaine (en l’occurrence, ici, le folk) dans une région comme l’Alsace était un pari plutôt risqué sur lequel bon nombre de groupes hexagonaux se sont déjà cassés les (ro)dents. Et une fois n’est pas coutume, il faut bien l’avouer, la greffe semble parfaitement réussie. Dés le titre d’ouverture "under the big great deeper", une guitare famélique accompagnée d’une voix écorchée rendent d’emblée l’illusion quasi-parfaite. On pense forcément à Smog période "kicking a couple around"/ "the doctor came at dawn", au premier album de Sparklehorse pour le côté lo-fi de la production et le minimalisme des arrangements (une boite à rythme par ici, une batterie claudicante par-là, une trompette sur le magnifique "my queer time out (PM)"), ou, plus récemment, aux excellents Herman Düne. Spide et ses amis chantent et jouent de leurs instruments comme d’autres jettent des bouteilles à la mer, à cent lieux du meilleur nouveau groupe anglais depuis le précédent, laissez vous aller à la beauté triste de cette musique à la fragilité contagieuse.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.