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  • 26 juillet 2020 /
    Julien Doigny
    “Un Amour Intact, Un Chagrin Intact, Ma Fureur Intacte” (Araki)

    rédigé par gdo
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Une image comme tirée d’un film de Jim Jarmush, un titre d’album aussi long qu’énigmatique « Un Amour Intact, Un Chagrin Intact, Ma Fureur Intacte » et aux commandes Julien Doigny, bassiste de Marnitude et Sueellen deux groupes croisés ici, notamment sur certaines de nos compilations.

Pour ce premier album solo, Julien s’est entouré notamment de Jean-Rémy Papleux (guitare, basse, batterie...) connu sur ADA pour ses travaux musicaux indispensables avec Marnitude et ses travaux graphiques entre autre pour la relecture de l’artwork du Mustango de Jean Louis Murat

. Écrit, produit et mixé par les deux compères, ce disque surprend déjà par l’absence de tracklist dans le digipack (ils sont sur le cd qui lui tourne dans le noir.), pas de repère, comme si celui-ci n’était qu’une suite de mouvement d’un concept qui serait à deviner. Mais ces plages ont bien des titres, certains piochés dans une chapelle regroupant comme une sainte trinité rêvée, Bill Callahan (dés l’ouverture avec « Blue ») Troy Balthazar avec « Geneva » et Chan Marshall pour une version électro décharnée de « Nude as a News » rebaptisée ici « Nude », voyant ressurgir les terribles images du terrible premier album de Cat Power. Mais ce n’est pas le fruit du hasard, ces trois morceaux s’imposent dans les compositions éthérées (nous rêverions de connaître « Cecile ») entre slow core, post rock et hymnes des marais brumeux. Julien Doigny semble être pris entre deux sentiments, celui de jouer avec les vibrations pour tendre vers une longueur presque hypnotique, et celui de prendre par surprise l’atmosphère de ne jamais la capturer, jouant avec elle, quitte a la voir s’échapper. C’est tout l’art des compositions de ce disque, un jeu d’aimant, maniant l’art du contraste dans une inquiétude aussi vivace que l’exaltation des sentiments que celles-ci procurent. Sans s’inscrire dans une lignée avec le maniérisme d’un peintre copiste, Julien Doigny imprime une marque puissante dans un disque qui en se démarquant des bossages de façade, lézarde son propre édifice comme pour mieux signifier les fêlures d’un disque au tellurisme évidant. Un disque à arpenter avec la conviction de celui qui rentre en religion, le doute chevillé au corps pour ne jamais être possédé. Un disque habité.




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