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A en juger par le titre de cet album de Radical Kitten, je ne devais pas m’attendre à une exploration des territoires découverts par Mark Hollis, le silence habillant les notes, devenant l’élément le plus important de ses compositions. Chez Radical Kitten, le silence est chassé violemment balayé, asséché, recouvert afin qu’il laisse le son s’exprimer (« Wrong ! » qui ouvre, commence comme un morceau de Young Marble Giant, mais dérape rapidement, « Silence » qui ferme est une destruction méthodique du bruit pour aboutir au moment violent).

Allégorie du voile pudique que certains devaient mettre sur des pensées et des agissements dégueulasses, Radical Kitten avec cet album pulvérise la loi du silence avec un punk rock orgasmique (« Say Shit ! » , titre libérateur qui pourrait nous donner des idées sans même avoir gagné au préalable au Loto), rageur et bondissant, mais aussi séducteur quand il le veut. Aucune concession, le groupe avance sans véritablement se soucier des possibles dégâts, le mal est déjà parmi nous depuis suffisamment longtemps, nous ne pouvons dés lors, que saluer cet acte à la sauvagerie salvatrice (« Shitty Questions » pour entamer un pas de danse bestiale et purgeur). Le chant est une vision de l’esprit chez Radical Kitten on le considère comme une arabesque pouvant aseptiser le propos, alors le groupe cri ses paroles, n’hésitant pas à pousser des hurlements quand d’autres auraient louvoyé avec fiel (I Don’t Wanna). Radical Kitten, a rangé ses pattes de velours, pour sortir des griffes, harponnant tout, surtout quand il est question de la société rétrograde que certains conservateurs périmés voudraient nous imposer (Éclatant et ironique « The One The First » ) par peur que leurs appétits refoulés deviennent une norme qu’ils ne pourront goûter pour ne pas faire dérailler le train de leur propre vie au calvaire mortifère (Blind / I’m Bored). Car « Silence is Violence » transpire la vie (Sorry), il la pue même, déployant une énergie certes radical (Full Circle), pour nous inciter à ne pas empiéter sur la liberté des autres quand celle ci est une source d’épanouissement. « Silence is Violence » est un disque de guerre (clin d’œil évident au Sonic Youth de « Dirty » sur un « I Can’t Deal » détonnant) , une diatribe asséchant les culs pincés et les modèles de bonté (Old World), leur donnant envie de venir s’abreuver dans cette source de jouvence, qui n’a qu’un désir, ne rien cacher. « C’est pour mieux te manger mon enfant » disait le loup au petit chaperon rouge. Radical Kitten va vous dévorer.




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